.Alors que l’année 2020 touche à sa fin, Greenpeace France appelle à élire le « pire boulet du climat 2020 ». L’objectif ? Nous « nous éclairer sur les décisions anti-climat prises par les responsables politiques au pouvoir, et récompenser ensemble le pire de l’inaction climatique ». Une belle exposition dont se seraient sans doute bien passés les nominés !
« Le pire boulet du climat » pour fêter les 5 ans après l’Accord de Paris
2020 touche à sa fin, et il est toujours de bon ton d’établir ses classements, hit-parades et autres Best-Of. Même (et peut-être surtout !) pour une année aussi éprouvante.
A quelques jours de l’anniversaire des 5 ans de l’Accord de Paris, et avant un enterrement de premier classe pour la Convention Citoyenne pour le Climat qui ne verra que 40% de ses préconisations être entérinées, la branche française de l’ONG Greenpeace a également choisi d’appeler à voter pour un classement pour le moins particulier.
En effet, Greenpeace appelle la population à élire en ligne le « pire boulet du climat 2020 » sur un site internet dédié, où chacun peut s’exprimer. Une élection plutôt drôle et insolite mais qui, sous couvert d’humour, porte évidemment la volonté de nous « nous éclairer sur les décisions anti-climat prises par les responsables politiques au pouvoir, et récompenser ensemble le pire de l’inaction climatique ».
Ainsi, presque 5 ans après la signature de l’Accord de Paris, « Le compte n’y est pas » pour Greenpeace France et pour Clément Sénéchal, son responsable climat, « précisément parce que trop de responsables politiques au pouvoir se conduisent en véritables « boulets », depuis le sommet de l’État jusqu’à l’Assemblée Nationale ».
N’ayant recours qu’à la communication comme stratégie unique pour le climat, « ce qui caractérise le boulet du climat c’est son entêtement à considérer l’écologie comme un élément purement marketing de l’action politique » assène Clément Sénéchal, « sans se soucier de l’efficacité des mesures prises. » Ce qui plombe considérablement l’agenda climatique et nous envoie droit dans le mur…
Et les nominés au « Pire boulet du climat 2020 » sont…
Sans surprise, les 20 nommés pour ce prestigieux prix sont exclusivement des personnalités politiques, « spécialistes de la poudre aux yeux » et « en décalage avec leur époque » selon Clément Sénéchal.
Ce qui n’est finalement pas une surprise, au regard de toutes les mobilisations de citoyens, d’entrepreneurs et même d’industriels dont nous pouvons faire l’écho chaque semaine… Peut-être manque-t-il encore la réelle volonté politique, celle qui déclenchera une vraie feuille de route générale pour l’avenir climatique.
Réparties en deux catégories, « ministres » et « députés », ces personnalités doivent leur nomination à des « qualités » très précises.
Les ministres au crash test
Ainsi, impossible pour les ministres aux portefeuilles les plus exposés de se défiler…
Premier nommé, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, « pilote du crash climatique » selon Greenpeace, et qui fait preuve d’un « soutien sans faille au transport aérien ».
La ministre de la Transition Écologique Barbara Pompili n’est pas épargnée, à laquelle l’ONG accole le sobriquet de « tueuse d’abeilles » pour sa non-opposition à la réintroduction des néonicotinoïdes.
Bruno Lemaire, ministre de l’Économie (pour lui c’est « fossile de Bercy ») rejoint évidemment sur la short-list pour sa « conception de l’impôt qui favorise les riches au détriment de la transition écologique ».
Olivia Grégoire, « L’amie du MEDEF » et secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable, est plébiscitée pour « ses plaidoyers en faveur de chèques en blanc aux industries polluantes ».
Enfin, la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon, « marchande de passoires », clôt la liste ministérielle pour « les manquements de sa politique de rénovation climatique ».
Les Parlementaires en guest-stars
Les députés, et non des moindres, sont également sous le feu des projecteurs de Greenpeace !
C’est le cas de Pascal Canfin, « l’hypocrite de Bruxelles », eurodéputé et ancien patron de WWF, qui « porte une écologie de façade et sert de caution verte » à Macron auprès de l’Europe.
Il en va de même pour François de Rugy, « l’absentéiste du climat », ancien ministre de l’Écologie et décrié pour sa « loi énergie climat » et ses moulinets médiatiques.
Quant à Jacques Maire, il est dans la liste en tant que « mytho du CETA », lui qui fut rapporteur du traité de libre échange entre la France et le Canada,
Laurent Saint-Martin, « le fossoyeur de la convention citoyenne » et rapporteur général du budget, ne pouvait pas y échappé tant il a « oeuvré pour qu’aucune proposition de la convention citoyenne pour le climat ne soit mise en place en 2021 ».
Enfin, Mohamed Laqhila clôt la liste des candidats, lui le « VRP de l’huile de palme » et proche de Total, qui « défend le pétrolier » responsable d’une « une déforestation massive ».
Un honneur plutôt gênant pour les nommés
Greenpeace étaie ainsi le portrait de chaque candidat par sa « pire boulette » et d’autres rubriques encore. Souvent drôles dans le décalage mais lourdes à porter pour le nommé. Histoire de bien planter le décor et vanter ses « apports » à la lutte pour le climat.
Une exposition dont se seraient bien évidemment passés les élus, surtout quand on constate que certains ont un passé pas si lointain chez les Écologistes. Comme quoi, les ors du pouvoir peuvent tout…
Bref, on ne sait finalement pas si c’est une filgoodnews, mais le côté décalé, informatif mais tout à fait sérieux de ladite élection mérite tout de même nos encouragements à voter en ligne pour le « Pire boulet du climat 2020 ».
Et en plus il y a de sacrés clients, donc le choix ne va pas être simple… Soyez de bons citoyens, tous aux urnes !