Les préoccupations écologiques commenceraient-elles à faire tousser les grands temples de la finance ? C’est le cas de plusieurs grandes banques européennes qui ont lâché les sociétés en charge du commerce pétrolier, afin de protéger la forêt amazonienne.
Pointées du doigt, les banques s’achètent une conscience et se mobilisent pour protéger l’Amazonie
Cet été, un rapport publié par Stand.earth et Amazon Watch incriminait lourdement le rôle des banques européennes dans le financement du négoce de pétrole en Amazonie (plus de 10 milliards de financement !). Soumises à une très forte pression des associations activistes, certaines des plus grandes banques européennes ont décidé de réagir. Et elles ont répondu par une décision historique.
Ainsi, 3 des plus grandes banques européennes (ING, le Crédit Suisse et BNP Paribas) ont conjointement annoncé ce 25 janvier se retirer de tout financement de nouveau projet d’extraction de pétrole en Amazonie équatorienne et péruvienne.
Bien qu’encore liées par les contrats en cours, elles ont annoncé s’être retirées de tout contrat futur, dans l’objectif de préserver le poumon de la terre.
L’Amazonie, un enjeu environnemental majeur
Certes, nous savons tous que l’Amazonie joue un rôle décisif dans la régulation du climat terrestre.
Si elle est violemment grignotée chaque jour du côté brésilien, de plus en plus de voix s’élèvent pour sa préservation, comme celle de Nemonte Nenquimo, parmi ses plus célèbres et efficaces protectrices. Et avec cette nouvelle génération de porte-paroles, mieux formée juridiquement, sont venues plusieurs victoires décisives devant les tribunaux. Des victoires qui renforcent l’espoir et la motivation de la résistance.
Ainsi, le fait que d’aussi puissantes institutions bancaires décident de quitter le commerce du pétrole est un puissant marqueur. Mais qu’elles le fassent ainsi met la pression sur les confrères, potentiels repreneurs de la juteuse affaire.
Pourquoi pas financer le développement économique durable en Amazonie ?
Évidemment, la position de ces 3 mastodontes bancaires européens est historique et envoie un signal fort.
Ainsi, Marlon Vargas, président de la Confédération Indigène de l’Amazonie, avouait à Reuters que cette décision était indéniablement un « tournant ». Tout en glissant aux banques de nouvelles idées d’investissement en concluant qu’elles « devraient financer d’autres formes de développement économique ».
Ça tombe bien, il semblerait que BNP Paribas ait annoncé s’engager à « l’amélioration constante de sa stratégie de développement durable ».
A suivre…