À Toulouse, un artiste plasticien sillonne les rues de la ville rose avec sa plancha mobile, montée sur un vélo, pour offrir des repas aux sans-abri. Mais il ne s’arrête pas là et leur propose aussi des moments de convivialité et de discussions.
Kamel Secraoui et sa plancha mobile offrent des repas aux sans-abri toulousains
Kamel Secraoui, artiste plasticien de 45 ans connu sous le nom de Chat Maigre, a coutume d’investir Toulouse avec ses adhésifs. Détournant les radars, les bouches de métro, les poubelles ou les bancs publics, il donne des couleurs à la ville rose.
De fait, cette ville il la connaît. Plutôt très bien. De même que ses rues et celles et ceux qui y vivent. C’est pourquoi, dès le premier confinement, il a participé à des maraudes pour venir en aide aux personnes sans-abri, leur livrant des repas et leur offrant du temps pour discuter.
Puis, au mois de septembre, lui est venue l’idée de créer un dispositif encore plus large, pour aider plus concrètement encore cette population fragile. C’est pourquoi il a inventé une plancha mobile, véritable petite cuisine pro en inox, montée sur son vélo, pour sillonner les rues de Toulouse et cuisiner des repas chauds pour les sans-abri qu’il rencontrait.
Ainsi, la plancha mobile lui permet d’atteindre tous les points que les camions de maraude ne pouvaient pas toucher : sous les ponts, les cours d’immeubles ou les squats.
Récupérant les aliments des invendus du jour des supermarchés et des primeurs de la vile, il peut ainsi cuisiner de tout et du frais, luttant en parallèle contre le gaspillage alimentaire.
Mais Kamel n’offre pas que des repas chauds aux gens de la rue. Il se fait un point d’honneur de leur donner aussi du temps et de la considération. Pour parler, échanger, leur prouver qu’ils existent.
Des instants de convivialité qui rassasient autant que les repas
Si les sans-abri au devant desquels il se présente se montrent généralement réticents de prime abord, sans doute soupçonneux de tant d’affection, leurs carapaces protectrices fondent rapidement devant l’aménité de Kamel.
Aussi, sa démarche ne pouvait pas se contenter de servir des repas, car comme il le confiait à Démotivateur, ce qu’il veut, « c’est créer du sourire ». Débordant de foi en la force de l’empathie et de la solidarité, il assène qu’il « faut compter les uns sur les autres pour garder le moral » dans « cette période compliquée ».
S’il a construit sa plancha mobile grâce à des dons, il a en revanche monté de ses propres deniers l’association « Plancha social club » pour donner une dimension supérieure à son projet. Et, si possible, le développer dans d’autres villes de France.
Enfin, si vous souhaitez suivre l’actualité de Kamel et de sa « Plancha Social Club », ou même l’aider à développer le concept dans votre ville, il vous suffit de vous rendre sur la page Facebook de l’action pour donner un écho à cette magnifique initiative.
Celle d’un artiste qui voulait simplement associer ses 3 passions, « manger, faire du vélo et discuter avec les gens », et qui oeuvre finalement chaque jour à rendre ce monde meilleur.