Deux chirurgiens du CHU de Lausanne ont développé, au sein du centre NeuroRestore, une nouvelle technologie en mesure de permettre à des personnes paralysées de pouvoir, à nouveau, reprendre le contrôle de leurs membres inférieurs. À base d’électrodes à stimulation électrique implantées dans la moëlle épinière, supplées par l’Intelligence Artificielle, cette solution offrirait aux patients une mobilité retrouvée et une quasi-pleine autonomie.
NeuroRestore : une nouvelle technologique qui ne doit au miracle
Il y a quelques jours, nous évoquions le fait que la science-fiction cessait d’être quand la science la rattrapait.
Ainsi, si un robot peut dorénavant opérer seul, si un aveugle peut retrouver la vue grâce à l’optogénétique, pourquoi ne serait-il pas possible pour un paraplégique de recouvrer sa mobilité et la pleine possession de ses membres inférieurs ?
C’est une question à laquelle ont brillamment répondu deux chirurgiens du CHU de Lausanne quand ils ont développé, au sein du centre NeuroRestore, un nouveau système pour permettre aux patients paralysés de se lever, de remarcher ou de refaire du vélo.
Une véritable révolution que Jocelyne Bloch, chirurgienne suisse, et Grégoire Courtine, neuroscientifique français, ont récemment présentée dans la revue Nature Medecine.
De fait, les deux chirurgiens ont développé une petite merveille neuro-technologique qui ne doit rien au miracle. En effet, cette découverte se base sur la combinaison d’une technique déjà utilisée et de l’apport de l’Intelligence Artificielle (IA). Et elle pourrait très vite déboucher sur « de véritables traitements qui pourront améliorer la vie de milliers de personnes dans le monde », selon Grégoire Courtine.
Des implants à stimulation électrique guidés par l’IA pour retrouver la mobilité
Ainsi, le système développé par Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine se base tout d’abord sur des électrodes à stimulation électrique. Implantées dans la colonne vertébrale, elles stimulent la région de la moelle épinière gérant le mouvement du tronc et des jambes.
Si cette technique existe depuis le début des années 60, elle servait surtout à réduire les douleurs post-trauma.
Aujourd’hui, elle est utilisée pour véhiculer le message aux nerfs qui contrôlent les jambes, afin de les réactiver. De fait, si les implants ne réparent pas les lésions spinales, ils reconstruisent la connexion entre cerveau et nerfs. D’où la possibilité de commander, à nouveau, ses membres inférieurs.
Aussi, Bloch et Courtine ont encore amélioré ce système, qu’ils développent depuis 10 ans, avec de nouvelles sondes souples. Des électrodes plus adaptées pour une implantation directe sur la moelle épinière.
Enfin, un logiciel basé sur l’IA permet de contrôler ces implants et de s’adapter à chaque situation. Lever une jambe, marcher, nager. Elle permet ainsi au patient de commander les mouvements de ses membres inférieurs, via une tablette ou un petit boîter. D’où le retour à une mobilité et à une autonomie inespérées.
Néanmoins, l’utilisation de cette nouvelle technologie demande un entraînement assidu aux patients pour une totale autonomie. Mais elle est applicable dès le stade post-opératoire. Et elle a déjà profité à 3 personnes qui peuvent aujourd’hui marcher, faire du vélo ou encore nager.
Non, vous ne rêvez pas, ce n’est plus de la science-fiction. Juste les bienfaits de la science.