Pour son 10e anniversaire, le Rapport mondial sur le bonheur démontre que ce n’est pas la joie après plus de 2 ans de pandémie et les inspirations d’invasion de Poutine. Mais il met aussi en exergue que les sociétés se battent pour, toujours, construire un bonheur même fragile. Le rapport relève même une montée de la bienveillance, de la solidarité et de l’entraide depuis 2 ans.
Dur de publier un rapport mondial sur le bonheur en ces temps troublés
Il faut bien avouer qu’une certaine dose de courage est nécessaire pour dresser un état du bonheur dans le monde après plus de 2 ans de pandémie planétaire et des conflits à la pelle un peu partout. Et plus encore de le publier au moment où Poutine laisse libre cours à ses bouffées d’invasion de l’Ukraine.
Néanmoins, pour son 10e anniversaire, le Rapport Mondial sur le Bonheur (World Happiness Report) n’a pas manqué son rendez-vous et a publié ses résultats compilés auprès de 9 millions de personnes dans plus de 150 pays du globe.
En réalité, l’organisation en charge dudit rapport existe depuis que l’ONU et ses pays membres ont choisi de mettre le bonheur au coeur de l’agenda mondial du développement, dans le cadre d’une résolution dédiée.
Aussi, le WHR s’est basé, pendant une décennie, sur deux idées clés. La première est que le bonheur pouvait être mesuré par le biais d’enquêtes d’opinion. La deuxième, que ces dernières permettaient d’identifier des déterminants-clés offrant des indices d’évaluation.
De fait, le bonheur et le bien-être sont des graals qui concernent et réunissent tous les pays du monde. Même si les atteindre dépend évidement de tout un tas de paramètres dont tous ne jouissent pas, malheureusement, équitablement.
Du coup, c’est dans un contexte de pandémie planétaire qui nous touche tous depuis 2 ans que les rapporteurs ont dressé cette 10e édition. Et si le moral n’est évidemment pas au beau fixe, les résultats de ce rapport 2022 mettent surtout en exergue, selon John Helliwell, « l’importance de la bienveillance et de la confiance ». Des facteurs qui ont indéniablement nourri la quête du bonheur pendant la pandémie.
La solidarité et la bienveillance boostées par la pandémie, selon le rapport 2022
Ainsi, si ça n’a pas été la joie depuis 2 ans, le rapport détermine « une croissance remarquable » des actes de gentillesse. À tel point que l’aide aux étrangers et aux migrants, le bénévolat, les dons et les actes de solidarité auraient atteint une augmentation spectaculaire de plus de 25% par rapport à la période pré-pandémique.
Même si l’on a parfois du mal à avoir encore foi en la nature humaine, le rapport 2022 dévoile qu’il reste encore de l’espoir de voir l’être humain s’engager pour son propre bien-être, certes, mais aussi pour celui des autres. Et ça, c’est quand même une sacrée bonne nouvelle.
Il suffit de voir la vague de solidarité envers la population ukrainienne depuis la poutinesque invasion pour s’en convaincre. Et les efforts consentis par de nombreux pays et municipalités pour accueillir et secourir des réfugiés fuyant le conflit.
La Finlande, solide havre de bonheur
Enfin, et comme pour chacune de ses éditions, le Rapport Mondial sur le Bonheur a établi un Top 10 des pays les plus heureux du monde. Un classement toujours dominé haut la main par la Finlande. En réalité, le trio de tête est 100% nordique, puisque le Danemark arrive 2e et l’Islande 3e. Seuls la Suisse (4e), les Pays-Bas (5e) et le Luxembourg (6e) viennent s’intercaler devant la Suède (7e) et la Norvège (8e).
Bref, si vous voulez goûter au bonheur, mieux vaut être Européen et vivre au Nord…
Pour finir, nous pouvons nous interroger sur le satisfecit français de se retrouver à la 20e place… Même si notre pays semblait partir de loin, le bonheur de ses habitants doit-il se résoudre à une 20e place mondiale ?
Voilà une bonne question à poser aux candidats aux prochaines présidentielles…