Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Anne Hidalgo est la seule Française nommée dans la prestigieuse liste des « 100 personnalités les plus influentes du monde » du Time Magazine ! Raison de cette illustre nomination ? Son action pour l’environnement depuis qu’elle a pris la mairie de Paris.
Anne Hidalgo, seule représentante française dans la liste des 100 du Time Magazine
Le magazine américain Time a récemment publié sa prestigieuse liste 2020 des « 100 personnes les plus influentes de la planète ».
Si la liste 2019 n’avait mis aucune personnalité française à l’honneur, la promotion 2020 voit apparaître le nom d’Anne Hidalgo, maire de Paris, parmi les « Leaders », eu égard à son engagement pour le climat.
Et c’est une véritable performance quand on sait que cette liste, établie par l’un des plus importants magazines internationaux, est souvent accusée d’être américano-centrée.
La présence d’Anne Hidalgo dans cette fameuse liste des 100 n’a donc rien d’anodin. Elle revêt d’ailleurs une reconnaissance internationale majeure, qui récompense les efforts qu’elle a consentis dans sa ville pour lutter contre le réchauffement climatique.
La caution Al Gore
Il est de tradition que toutes les personnalités nommées dans « la liste des 100 » se fassent « tirer le portrait » dans le magazine par une autre éminente personnalité. Pour Anne Hidalgo, c’est Al Gore, ancien Vice-Président de Bill Clinton, Prix Nobel de la Paix 2017 et lanceur d’alerte sur le climat, qui s’en est chargé.
Un soutien politique de poids, qui loue dans son laudatif portrait qu’ « alors même qu’elle est confrontée à la pandémie mondiale, la maire Hidalgo fait de Paris un exemple éclatant de la manière dont les villes peuvent mener la transition vers des sociétés plus propres, plus saines et plus prospères. » Avant de conclure qu’ « elle transforme le paysage de la ville pour le rendre plus accueillant pour les piétons et les cyclistes, en réduisant la circulation automobile et en rendant l’air plus pur ».
D’où une consécration médiatique internationale qui vient récompenser un activisme indéniable, initié dès son accession à la Mairie de Paris en 2014.
Mais un volontarisme qui fait aussi grincer les dents d’un certain nombre de Parisiens…
Une reconnaissance mondiale et des grincements de dents à Paris
On le sait bien, il est rare que l’on devienne populaire en voulant changer les choses. Et c’est sans doute ce que doit vivre au quotidien Anne Hidalgo, depuis qu’elle a pris ses fonctions de maire de Paris, le 5 avril 2014.
Certes, elle a très vite fait de son combat pour l’environnement un cheval de bataille, en s’attaquant à la question de la pollution. Si elle a rapidement développé des projets de re-végétalisation de la ville et de relance de l’agriculture urbaine, elle n’a pas hésité à interdire l’accès à la capitale aux véhicules les plus polluants.
Développant parallèlement les modes doux, réfléchissant à une révolutionnaire gratuité des transports en commun, et favorisant largement l’usage du vélo (avec la création de 1 400 km de pistes cyclables), elle ne s’est pas dégonflée à attaquer de front les automobilistes parisiens.
Les voies sur berges, la pomme de discorde
La pomme de discorde aura sans aucun doute été la fermeture des voies rapides, sur la rive droite de la Seine, en 2017.
Un sujet qui va attiser les tensions entre « pro » et « anti » Hidalgo.
Malgré l’avis défavorable d’une commission d’enquête publique en 2016, Anne Hidalgo ne s’en laisse pas compter et les fait fermer par arrêté municipal. Le but est de les piétonniser et de réduire considérablement la circulation et la pollution afférentes. C’est certes un projet louable mais un insoluble casse-tête pour celles et ceux qui n’ont de choix que de venir travailler en voiture dans la capitale.
Mais suite à des recours intentés par des politiques et des associations, le tribunal administratif invalide cette fermeture, le 21 février 2018. Une décision qui va provoquer une véritable mobilisation populaire qui, couplée à la pression de personnalités, va offrir un nouvel élan au projet de piétonnisation.
Finalement, la maire de Paris passera en force et, après un nouvel arrêté municipal, fermera à nouveau les voies sur berges pour continuer leur piétonnisation.
Nul n’est prophète en son pays
C’est pourquoi, accusée d’être « la maire des bobos du centre ville » par le Paris de la couronne et de la banlieue, Anne Hidalgo divise dans la capitale.
Sur l’échiquier international, Anne Hidalgo est unanimement reconnue. Elle est présidente du C40 Cities Climate Leadership Group (réseau de mégapoles du monde engagées dans la lutte contre le changement climatique). En 2017, elle a été cosignataire de la déclaration d’engagement à un transport public propre aux côtés des maires de 11 grandes villes du monde (dont Los Angeles, Mexico ou Londres). Aux yeux du monde, elle inscrit Paris parmi les villes les plus exemplaires en matière d’environnement.
Quant au plan national voire local, son action municipale en matière d’environnement écartèle les Parisiens. Certains l’adulent et voient en elle le parfait outil de la transition écologique, alors que d’autres l’accusent d’être la passionaria de l’écologie. Et de la renvoyer vers les problèmes de circulation et de propreté qui mériteraient toute son attention.
Et si, comme l’avançait une Parisienne lors du deuxième tour des récentes élections municipales, sa principale arme était justement « de ne pas avoir peur de déplaire » ?
Or, Anne Hidalgo a été réélue maire de Paris le dimanche 28 juin 2020, avec 48,70% des voix, contre 33,80% à Rachida Dati. 15% ou « La ligne droite de Longchamp », comme diraient certains commentateurs sportifs…
Il lui reste donc 6 ans pour continuer à changer les choses et séduire… ou pas.
A moins qu’un destin national vienne s’intercaler d’ici 2 ans entre les Parisiens et elle !