Aide soignant de formation et lui-même atteint de troubles du système immunitaire, Ben Carpenter a décidé de consacrer sa vie aux enfants atteints de handicaps. En 15 ans, il a adopté et aidé à grandir 6 enfants touchés par des pathologies plus ou moins lourdes. Portrait d’un Super Daddy célibataire qui passe sa vie à rendre ses enfants heureux.
Une vocation précoce
En cette journée mondiale du handicap, il est difficile de passer à côté de l’histoire du britannique Ben Carpenter, 36 ans.
À un âge où l’on pense surtout à profiter de la vie, lui se convainc d’une chose : il veut être père ! Même s’il est célibataire, il est déterminé et porte la conviction qu’il a la maturité et les épaules pour devenir papa. Mais pas n’importe lequel…
Aide soignant dans un établissement pour enfants et adultes atteints de handicaps, il décide d’adopter un enfant qui aura besoin de lui : « Je trouvais tout à fait normal que j’adopte un enfant handicapé, car je savais que je serais capable de m’en occuper correctement ».
Conscient que son statut de jeune célibataire ne jouait pas forcément en sa faveur auprès des services d’adoption, il a tout de même cru en sa bonne étoile, comme il le raconte au Mirror : « J’ai pensé qu’ils me refouleraient. Mais quand je leur ai dit qui j’étais et où je travaillais, ils ont vu cela de manière plus positive et étaient même plutôt enthousiastes, à partir de là, à l’idée que j’adopte un enfant. »
A 21 ans, Ben Carpenter adoptait donc Jack, autiste.
Le début d’une grande famille
Au regard des résultats de cette première expérience et de son envie de continuer à aider les enfants, puisque 5 enfants ont rejoint Jack lors de la dernière décennie : Ruby (9 ans), Lilly (7 ans), Joseph (4 ans) et Noah (malheureusement décédé avant sa deuxième année).
Et il espère une réponse positive imminente pour l’arrivée prochaine d’un petit garçon. Une potentielle venue qui ravit ses futurs frères et soeurs : « C’est merveilleux de les voir excités mais je ne veux pas les décevoir si ça ne se fait pas. […] Nous sommes tranquillement optimistes et, en tant que famille, nous sommes très excités ».
Car comme le martèle Ben Carpenter, « je ne changerais rien à ma vie. si un autre enfant avait besoin de mon aide à l’avenir, je suis sûr que je finirais par l’adopter. J’aime être père ».
Une organisation bien huilée et un dévouement total
Chacun de ses enfants répond à des pathologies (autisme, syndrome Cornelia de Lange, surdité, syndrome de Pierre Robin, trisomie 21) et à des besoins différents. Il est clair que son expérience professionnelle s’est avérée vitale pour réussir à s’occuper de cette grande famille.
C’est pourquoi Ben est évidemment lucide quant à aux exigences de ce sacerdoce : « J’ai toujours dit qu’adopter un enfant handicapé, ce n’était pas pour tout le monde. Il faut vraiment se donner à 100% ! ».
S’il promeut activement l’adoption d’enfants handicapés, il sait aussi que le volontarisme ne suffit pas, et qu’il faut avoir la vocation et l’envie de réorganiser sa vie pour qu’un enfant (handicapé ou pas) en devienne le centre. Car si sa maman ou des amies lui viennent en aide, il reste tout de même le moteur de cette grande famille.
Outre le temps qu’il faut pouvoir accorder à chacun, cela demande aussi une logistique adaptée et une organisation huilée : « J’ai déjà un mini-bus 10 places que nous avons adapté, et j’ai aussi un buggy triple car j’ai 3 enfants à mobilité réduite. […] Mes enfants vont tous dans différentes écoles spécialisées et ont tous différents niveaux de besoins. Mais je suis très organisé – je dois l’être ! […] C’est donc tout un défi ! »
Et le confinement en pleine épidémie de COVI-19 en a ajouté une couche, puisque Ben a dû « devenir enseignant, physio, médecin et infirmier, tout en étant parent ! ».
La paternité au coeur de l’engagement
Car qu’on ne s’y trompe pas, outre le fait d’aider des enfants en difficultés – ce qu’il faisait déjà professionnellement – la notion d’être père est depuis le début au coeur de son dévouement.
C’est la paternité qui le transporte et le comble, comme il le confesse à l’Examiner Live : « En toute honnêteté, cela me procure un sentiment agréable. […] Et puis ce n’est plus un enfant « pris en charge », c’est le vôtre ! Ils ne sont plus dans le système de prise en charge et ils ont votre nom de famille. L’enfant fait partie de votre cellule familiale. En tant que parent, c’est un sentiment merveilleux. Pour l’enfant – s’il en est conscient – c’est un sentiment de sécurité ».
Et le but est toujours d’avancer, de progresser et de prendre confiance : « Dans cette maison, on fonctionne au « Je peux le faire » et on essaie de leur apprendre à devenir aussi indépendant que possible. Le handicap, ce n’est pas tout ! » assène Ben.
Comme lorsqu’il raconte sa première rencontre avec Ruby, l’aînée de la fratrie, pour qui les services sociaux n’avaient guère d’espoir. Clouée dans un fauteuil roulant et reliée à une machine qui la nourrit, elle « tremblait, terrifiée, et ça m’a brisé le coeur » confesse-t-il. Aujourd’hui, Ruby mange et marche normalement.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce Super Daddy, nous ne pouvons que vous conseiller de suivre son compte twitter où il donne assez fréquemment des nouvelles.