Depuis hier, 6 chaînes de télévision diffusent « Chouette pas chouette », un programme animé à destination des enfants de 4 à 6 ans, pour tordre le cou aux stéréotypes sexistes.
« Chouette pas chouette » d’avoir des a priori sexistes
Initiée sur la plateforme citoyenne Make.org, la mini-série « Chouette pas chouette » a été réalisée par les sociétés de production 2 Minutes et Gaumont, avec Les Chiennes de Garde et le CLEMI (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information).
Conçue comme un outil pédagogique, elle a eu le privilège de s’ouvrir les écrans de pas moins de 6 chaînes télévisées françaises, lors de leurs programmes « jeune public ».
Ainsi, TF1, France Télévisions, Piwi+, Gulli, Disney Channel et Disney Junior diffusent depuis hier cette série de 16 épisodes de 1’30 minute chacun, qui conteront les mésaventures de Kiki la brebis, Wawa le chien, Baba la petite oursonne ou encore Fafa le lapin.
De fait, chaque épisode abordera un thème différent, avec l’objectif « de sensibiliser les plus jeunes aux préjugés », comme l’expliquait Jean-Michel Spiner, producteur de la série, au HuffPost.
« La danse, c’est pour les filles ! », « Un garçon, ça ne pleure pas ! », « Une fille, ça ne peut pas être cheffe ! », ou encore « Le football c’est pas pour les filles ! »… Autant de phrases poussiéreuses que la série aimerait bannir des esprits des enfants de 4 à 6 ans.
Des personnages ludiques aux voix d’enfants pour renforcer l’identification
Aussi, dans le but que les jeunes spectateurs ne s’arrêtent pas aux simples mésaventures des personnages, les producteurs ont renforcé leur identification en faisant assurer les voix des personnages par des enfants, dans un langage adapté aux tout petits.
A cette fin, le canevas reste toujours le même : une situation ou une conversation atteint son point de rupture quand une parole involontairement sexiste s’échappe.
Avec ce dispositif, le but est de « susciter leur empathie, les pousser à remettre en cause leurs préjugés et comprendre que naître fille ou garçon, grand ou petit, croco ou panthère, ne détermine pas ce que sera sa vie » comme l’explique Make.org.
Puis une voix off d’adulte intervient alors pour inverser les rôles et mettre les harceleurs à la place de celui ou celle qu’ils critiquent, apportant aux jeunes spectateurs de nouveaux angles d’appréciation et de jugement de la situation. Une manière ludique, expresse et efficace de faire s’évaporer les préjugés.
Une mini-série destinée aux tout petits… et à tous les autres !
Si la série est de prime abord destinée aux adultes de demain, le but étant de « prévenir tous ces germes de sexisme qui peuvent dégénérer en autre chose à l’âge adulte » selon Jean-Michel Spiner, il espère aussi qu’elle aura un écho chez les adultes d’aujourd’hui.
« Chouette pas chouette » est indéniablement un programme d’une finesse et d’une sensibilité rares, qu’il ne serait donc pas superflu de partager en famille. Histoire d’engager très tôt le dialogue avec ses enfants sur des a priori d’une autre époque, et dont l’évacuation culturelle ferait grand bien à notre société.