Samedi 19 septembre, ce sera le Cyber World CleanUp Day ! Le grand ménage mondial des données dans le Cloud, sur les serveurs informatiques et sur tous nos équipements afin de réduire notre empreinte numérique. Particuliers, écoles, collectivités, entreprises, tout le monde peut y participer !
Le Cyber World CleanUp Day, un mouvement mondial né en Estonie
Le World CleanUp Day est un mouvement mondial, lancé par l’association estonienne à but non lucratif Let’s Do It Fundation, membre accrédité du programme des Nations Unies pour l’Environnement, et qui lutte chaque année contre la pollution des déchets sauvages à travers des nettoyages citoyens dans plus de 180 pays.
Parmi ces déchets sauvages, il en est un dont la source n’avait pas encore été traitée et qui est passée sous le radar de la prise de conscience générale : la pollution numérique des données. C’est pourquoi le mouvement World CleanUp Day a choisi, chaque année, de consacrer une journée d’action et de sensibilisation aux déchets numériques.
Mieux encore ! Depuis plusieurs années, une coordination mondiale a été menée pour faire en sorte que tous les nettoyages nationaux se tiennent le troisième weekend de septembre, histoire de marquer la date et d’en faire un rendez-vous incontournable. Car il vaut mieux nettoyer un jour que jamais… surtout au regard d’un contexte un peu alarmant.
Des capacités de stockage saturées chaque année
Selon l’International Data Corporation (IDC) , la capacité de stockage mondial atteindra 11,7 zettaoctets (soit 11,7 milliards de teraoctets) en 2023, soit le double de 2018. Mais c’est bien en dessous de ce qu’il faudrait réellement pour assurer le stockage de toutes les données de la planète puisqu’elle devrait atteindre les 175 zettaoctets (soit 175 milliards de teraoctets) en 2025.
Si seulement 1 à 2% des données créées annuellement sont réellement sauvegardées ou stockées, il n’en reste pas moins que 700 exaoctets de capacité de stockage en plus sont nécessaires, chaque année, et doivent être ajoutés. Tous supports confondus.
Mais combien de ces données sont réellement utiles ? Et combien pourraient être supprimées ?
Nos données polluent… surtout les inutiles
Dans le monde numérique, tout comme dans l’environnement naturel, il y a une incroyable quantité de déchets qui enlève de l’espace de stockage à nos smartphones, nos tablettes, nos ordinateurs portables, nos PC et nos serveurs.
World CleanUp Day assure que « si nous supprimons tous les fichiers, applications, photos et vidéos inutiles, nous ne prolongeons pas seulement la durée de vie de nos gadgets et économisons énormément de CO², mais nous nous sentons également plus équilibrés, nous prenons le contrôle de nos vies et nous serons plus efficaces. Et satisfaits. Une sorte de gagnant-gagnant ! »
Autre point ô combien important, c’est l’empreinte carbone ! Celle d’internet et des équipements qui la supportent représenterait environ 3,7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui est similaire à la quantité produite par l’industrie aérienne à l’échelle mondiale. Certaines études estiment que, dans 10 ans, Internet produira 20% des gaz à effet de serre du monde !
L’empreinte environnementale proviendrait, selon World CleanUp Day, « d’abord et surtout des équipements numériques produits en masse et que nous renouvelons sans arrêt ». Et, quoi qu’on en pense, elle serait en grande partie due aux équipements des utilisateurs et moins des immenses data centers, « souvent accusés à tort d’être le principal facteur de pollution liée au numérique ».
Stocker c’est polluer
World CleanUp Day croit fermement qu’il y a « besoin de rendre matériel l’immatériel pour mieux en percevoir son pouvoir nuisant ». Car accumuler des données sur son smartphone ou son ordinateur c’est accélérer l’obsolescence programmée de son matériel. On exige plus de lui, de son processeur, de sa batterie, on l’oblige à puiser plus d’énergie pour chaque commande quand sa mémoire est au bord de la saturation.
De même, stocker massivement sur le Cloud implique 3 choses essentielles :
- Une ouverture = un téléchargement : la nécessité de télécharger un document chaque fois qu’on veut le consulter.
- Des recherches complexifiées : stocker des éléments avec différentes versions rend la recherche complexe dans une véritable fourmilière de documents, et multiplie le nombre d’appels serveurs pour trouver le bon fichier.
- Toujours plus de serveurs : même si la tendance est à la réduction de consommation d’énergie des serveurs, « la première économie d’énergie est celle qu’on ne consomme pas ! » Réduire le nombre de données à stocker dans le Cloud c’est aider à ne pas multiplier le nombre de serveurs nécessaires.
Des coordinations nationales pour gagner en efficacité
Pour que le Cyber World CleanUp Day ait un réel impact mondial, il faut qu’il soit implanté efficacement dans chacun des pays participants.
En France, cette grande journée de nettoyage digitale sera donc portée par le Cyber CleanUp Day (CyberWCUD) et par l’Institut du Numérique Responsable (INR). Elle aura pour objectif de rassembler au moins 3,5 millions de citoyens sur des milliers de « sites » de nettoyage, en Métropole et en DROM COM.
Pour y participer, vous pouvez déjà le faire dans votre coin, ce qui serait déjà une belle avancée si chacun y allait de son action personnelle pour entretenir au moins mensuellement son « hygiène numérique ».
Mais si vous vous sentez l’âme d’un(e) coordinateur(trice), vous pouvez rejoindre un Cyber CleanUp sur dans votre région, en créer un, voire devenir un Ambassadeur. Car, que l’on ne s’y trompe pas, le nettoyage numérique n’est pas l’affaire d’une journée d’action, et les différents Cyber CleanUp déjà existants entretiennent un véritable rôle local d’interlocuteur avec les citoyens (réunions publiques), avec les entreprises et les mairies.
Cochez bien la date : ce samedi 19 septembre, on ouvre les bécanes, les disques durs externes, les smartphones, on revient sur les fichiers « téléchargement », les poubelles, les albums photos numériques des vacances sur les 10 dernières années (qu’on n’a peut-être même jamais eu le temps de regarder !), les applications qu’on a oubliées depuis longtemps… et on fait le ménage ! Tous à vos souris !