C’est une première technologique qui pourrait avoir un écho retentissant dans le milieu médical, et plus particulièrement dans le traitement des cancers du foie. Des chercheurs de l’Université du Michigan (États-Unis) ont mis au point l’histotripsie, une technique d’imagerie par ultrasons capable de concasser partiellement les tumeurs hépatiques. Une nouvelle technique qualifiée de non-invasive et un espoir renforcé de guérison pour les patients qui en souffrent.
Les ultrasons pour traiter les cancers du foie ?
Le cancer du foie est aujourd’hui l’un des cancers les plus virulents et les plus difficiles à traiter. Si, en France, le nombre de cas se situe entre 10 000 et 12 000 cas par an, il reste l’un des plus répandus dans le monde, touchant entre 800.000 et 900.000 personnes par an.
Aussi, l’annonce par l’Université du Michigan de la mise au point d’une technique de traitement partiel par ultrasons a fait l’effet d’une bombe ! Car elle promet non seulement des jours meilleurs pour les patients atteints par ce type de cancers, mais aussi des potentialités de traitements ou de compléments bien plus efficaces.
Si la lutte contre le cancer a connu depuis quelques années des avancées notables, comme le le recours à l’IA ou à la robotique, la technique mise au point par l’Université du Michigan pourrait être tout simplement révolutionnaire. En effet, de par sa teneur, elle serait non invasive et n’entraînerait que peu d’effets secondaires.
L’histotripsie, ou l’imagerie par ondes sonores
Si la technique n’est pas forcément nouvelle, et servait déjà il y a une trentaine d’années à concasser des calculs rénaux, son usage ciblé pour traiter les cellules cancéreuses s’avère nouveau. Ainsi, même si l’idée était dans l’air depuis 2019 du côté du Michigan, l’équipe des docteurs Tejaswi Worlikar et Zhen Xu est passée au stade supérieur en mettant au point une nouvelle technique.
De fait, l’histotripsie (c’est son nom !) permet de « délivrer des impulsions ultrasonores de haute amplitude d’une microseconde (cavitation acoustique) pour se concentrer sur la tumeur spécifiquement pour la briser » explique Zhen Xu.
En réalité, l’histotripsie génèrent des microbulles dans les tissus ciblés, qui se dilatent et s’effondrent rapidement. Si elle ne « nettoie » pas complètement la zone, elle permet toutefois de l’affaiblir, comme l’avance Zhen Xu lorsqu’elle dit que « même si on ne cible pas toute la tumeur, on peut quand même la forcer à régresser et à réduire le risque de métastases ».
Ainsi, l’histotripsie réduit et affaiblit la tumeur en laissant le champ à la cavalerie immunitaire pour finir le boulot. Et, contrairement aux techniques de chimiothérapie ou de radiothérapie, l’histotripsie n’affaiblit par le système immunitaire et ne fatigue pas le patient. En effet, les effets secondaires sont largement moindres avec cette nouvelle technique, laissant au système immunitaire la capacité d’entrer dans la mêlée.
Vers d’autres applications pour le traitement d’autres cancers ?
Si, pour l’heure, les tests l’Université du Michigan n’ont été effectués, avec un succès ultra prometteur (75% de guérison !), que sur des rats atteints de cancer du foie, il faudra attendre les tests cliniques sur humains pour crier victoire. Des tests qui ont déjà commencé à l’hôpital Baptist Health South Florida de Miami et qui, s’ils s’avèrent efficaces, pourraient très rapidement changer la donne dans la lutte contre tous les cancers.
Car s’il est possible de traiter l’une des pires formes de cancer par ce biais, le champ sera sans doute ouvert pour une application sur d’autres formes virulentes et difficiles à soigner.
Source : Good News Network