En 2019, la Grande Bretagne a déclaré l’urgence climatique. Elle s’est lancée dans une bataille environnementale où elle compte bien se montrer exemplaire. Pour cela, elle mise sur l’hydrogène vert. En témoignent deux initiatives, l’une écossaise et l’autre galloise, qui pourraient bien être décisives.
L’Écosse sera la première au monde à passer à l’hydrogène 100% vert pour remplacer le gaz
Des centaines de foyers en Ecosse utiliseront bientôt, à titre expérimental, 100% d’hydrogène vert pour pourvoir à leurs besoins en chauffage et de cuisson.
C’est la société de gaz SGN qui équipera 300 foyers avec des chaudières à hydrogène, mais aussi des appareils de chauffage et de cuisson à titre expérimental. D’une durée de 4 ans, cette installation gratuite pour les usagers permettra de tester si l’utilisation de l’hydrogène, fabriqué à partir d’énergie renouvelable et d’eau, a un impact notable sur les émissions carbone domestiques.
Si cette première phase de tests s’avère concluante, SGN pourrait très vite équiper plus de 1 000 maisons et les intégrer le dispositif.
Jusque-là très dépendante aux énergies fossiles, la Grande Bretagne pourrait, en cas de succès du dispositif, opter à court terme pour la généralisation d’un hydrogène vert qui ne laisse aucune émission de carbone derrière lui.
Au Pays de Galles, l’hydrogène vert pourrait révolutionner l’industrie automobile
Un peu plus au sud du royaume, on parie aussi sur l’hydrogène vert mais, cette fois-ci, pour révolutionner une industrie automobile qui a été récemment mise en garde par le gouvernement britannique. En 2030, les véhicules diesel et essence seront interdits sur l’île !
La société galloise Riversimple, créée en 2016, n’a pas attendu ce coup de semonce pour tout miser sur la Rasa (pour Tabula Rasa), la première voiture fonctionnant uniquement à l’hydrogène vert.
La Rasa n’a pas de batterie, mais fonctionne grâce à une transformation chimique qui permet à la petite deux places d’avancer… et à bonne allure ! Le tout en n’émettant que de la vapeur d’eau !
Hugo Spowers, le fondateur de Riversimple, voit en sa Rasa un avantage crucial que ne peuvent pas encore proposer les véhicules électriques : le rayon d’action !
S’il consent que les voitures électriques sont efficaces sur des petits trajets et que nous avons besoin de cette technologie, il vend aussi que « si nous voulons un rayon d’autonomie auquel nous sommes habitués avec l’essence, l’hydrogène est largement supérieur en terme d’efficacité ». Et ici, plus de problème de recyclage des batteries, ni de chargement de plusieurs heures… Il s’agira simplement de quelques minutes sur une station de chargement pour faire le plein.
La Rasa pourrait aussi révolutionner notre rapport à la consommation des voitures
Bien entendu, les pouvoirs publics gallois s’intéressent de très près au développement du projet. Et ils le soutiennent activement, en facilitant justement l’implantation de ces fameuses stations de rechargement.
Si la Rasa va bientôt entrer dans une nouvelle phase de tests auprès de clients payants, elle souffre encore de son principal talon d’Achille, qui empêche encore Riversimple d’emporter la conviction de tous : son coût à l’achat !
Son coût de production est encore relativement élevé, du fait de sa durabilité. Aussi est-il difficile pour l’heure de la commercialiser à un prix facilement accessible. Même si Hugo Spowers espère pouvoir rapidement concurrencer le coût total (comprendre sur le long terme) d’une Golf, par exemple.
Néanmoins, Riversimple est en train de réfléchir à une formule de location vente. Celle-ci permettrait à un usager lambda de payer une facture mensuelle, entretien et carburant compris, pour s’en doter. De cette manière, Riversimple resterait propriétaire du véhicule et aurait tout intérêt à ce qu’elle dure dans le temps !
La Grande Bretagne est donc la cible de tous les regards, en quête des prochains résultats de ces expérimentations. Car ces dernières pourraient être décisives dans la lutte contre le réchauffement climatique.