Inauguré cet été, le Musée du Bonheur de Copenhague montre que sa quête est une affaire ludique mais sérieuse. Implanté dans l’un des pays « les plus heureux au monde », The Happiness Museum décortique les mécanismes du bonheur et vous offre des pistes pour construire le vôtre.
Un petit musée sur les grandes choses de la vie
« Un petit musée sur les grandes choses de la vie » ! C’est ainsi que The Happiness Museum se présente à nous lorsque l’on se rend sur son site internet.
Alors que vous évoquions, il y a quelques semaines, les recherches entamées en termes d’urbanisme pour améliorer le bien-être des habitants de la capitale danoise, nous y retournons aujourd’hui avec cette insolite mais salutaire nouvelle.
Inauguré cet été, le Musée du Bonheur de Copenhague permet à tout un chacun de mettre des mots et de thématiser cette quête, qui peut être l’oeuvre d’une vie. Comme l’expliquait son fondateur, Meik Wiking, à l’AFP, « dans le musée du bonheur, les gens ont droit à une visite guidée du bonheur, qui permet de le voir sous différents angles. Vous voyez l’histoire du bonheur, la politique du bonheur, la science du bonheur, etc ».
Le bonheur, une affaire ludique mais sérieuse
Derrière le Musée du Bonheur, on retrouve le très sérieux Happiness Research Institute (Institut de Recherche du Bonheur), groupe de recherche dirigé par Meik Wiking, qui s’amusait auprès du Times que « les gens imaginent que l’institut est un lieu magique, rempli de chiots et de glaces, mais en fait nous sommes juste huit personnes assises en face d’ordinateurs à analyser des données ».
Ainsi, loin d’être une vitrine sirupeuse dégoulinant de poncifs, l’exposition et les thématiques qui vont y être abordées relèvent de véritables recherches et d’analyses scientifiques. Même si la qualité de la présentation et son interactivité garantissent un côté ludique très attractif, le parcours proposé nous rappelle tout de même que le bonheur est un sujet sérieux.
Un parcours thématique interactif
Certes, le musée vous enjoint à vous rendre au musée avec « quelqu’un à aimer et avec qui partager ». Mais il vous demande aussi d’être ouvert et interactif à ce que vous allez voir. Car c’est un peu le visiteur qui, équipé d’une application dédiée sur son smartphone, va continuer à nourrir l’exposition, par le biais des questionnaires et à des expériences interactives.
Spatialement, 8 salles thématiques déclineront cette expérience, abordant chacune un mécanisme spécifique du bonheur.
Ainsi, « La géographie du bonheur » vous montrera où l’on est les plus heureux au monde, et placera votre pays sur la mappemonde du bonheur, très sérieusement édifiée par un rapport annuel des Nations Unies.
De même, « La politique du bonheur » vous expliquera comment une population peut être plus heureuse selon les pays, suivant la politique menée par un gouvernement et la relation de confiance qui le lie à ses citoyens.
« Le laboratoire du bonheur » vous permettra de comprendre les mécanismes chimiques et physiologiques du bonheur. Le musée vous mettra aussi à l’épreuve de déterminer si un sourire est réel ou forcé avec « L’anatomie d’un sourire ».
Vous ferez également un flashback dans « L’histoire du bonheur » avec les grands philosophes et leurs approches de la chose. Ou comment « notre compréhension du bonheur a évolué en 2000 ans ? »
Une autre salle s’interrogera sur « L’avenir du bonheur » et sur le rôle que l’Intelligence Artificielle pourra jouer pour nous aider à l’atteindre.
Une dernière salle, enfin, vous sensibilisera au « Bonheur nordique » ou « Hygge ».
Le « Hygge », ingrédient magique du bonheur nordique
Même si le musée vous offre un regard mondial sur le bonheur, il ne pouvait faire autrement que de consacrer une salle entière au phénomène plus local du « Hygge ».
Ce dernier a pris son envol dès 2015, avec l’édition d’un grand nombre de livres consacrés à une sorte de méthode nordique du bonheur. Meik Wiking, lui-même auteur de plusieurs livres majeurs sur la question, définit le « Hygge » avant tout « comme une atmosphère, le sentiment qu’on est en sécurité, à l’abri du monde, et qu’on peut baisser la garde ». Une spécificité nordique certes, nourrie aussi par des États providence qui « réduisent les risques, l’insécurité et l’anxiété ».
Ce qui est en revanche très danois, c’est que ces derniers en ont fait un art de vivre et une véritable identité.
Il n’y a donc rien de bien étonnant à ce que le Danemark ou la Finlande finissent souvent sur le podium des pays où l’on est le plus heureux au monde, selon les Nations Unies.
Une visite qui doit nous interroger et nous faire avancer
Si le musée espère que ses visiteurs partiront « peu plus sages, un peu plus heureux et un peu plus motivés pour rendre le monde meilleur », il rappelle aussi que le bonheur est subjectif. C’est à nous de le chercher et, une fois déniché, de le nourrir et surtout de le partager.
Néanmoins, par le biais de son musée et de ses recherches, le Happiness Research Institute espère aussi « informer les décideurs sur les causes et les effets du bonheur humain, d’intégrer le bien-être subjectif dans le débat sur les politiques publiques et d’améliorer la qualité de vie globale des citoyens du monde entier ».
Un projet de société où le bonheur serait central, ce ne serait pas si mal ça, non ? En tous cas, chez Filgoodnews, on vote pour !