À Barcelone, un couple a développé des lunettes intelligentes pour venir en aide à Biel, son fils malvoyant. Les Biel Glasses, petites merveilles de technologie permettent ainsi de recouvrer une autonomie totale. Et pourraient changer la vie de millions de personnes…
La basse vision, une maladie sans traitement curatif
Les autorités sanitaires estiment que plus de 7 millions d’Européens sont atteints de basse vision, une déficience visuelle incurable. Celle-ci est souvent issue de plusieurs causes potentielles comme le glaucome, la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge), la cataracte, la rétinopathie diabétique, des accidents vasculaires, la maladie Startgat, etc.
Elle ne peut être corrigée avec des lunettes conventionnelles, soignée par des traitements ou une intervention chirurgicale. Sept fois plus fréquente que la cécité, elle reste profondément handicapante pour les patients affectés, car elle entame grandement leur autonomie en réduisant leur champ de vision et leur acuité visuelle.
Mais ça, c’était avant… Avant qu’à Barcelone, l’amour de parents, Jaume Puig et Costanza Lucero, respectivement diplômés en ingénierie technologique et en médecine, se penche sur le cas et l’avenir de leur fils malvoyant, Biel.
Les Biel Glasses font renaître un espoir d’autonomie chez les malvoyants
Après avoir cherché – en vain – une solution pour l’aider, ils ont décidé de bien s’entourer et d’en développer une.
C’est ainsi qu’ils ont monté la start-up Biel Glasses (Les lunettes de Biel). Ils y ont injecté plus de 60 000 € de leur poche. Avant que les institutions publiques, le financement participatif et des investisseurs ne portent le budget à 900 000 €.
Associant leurs compétences et s’entourant d’une équipe capable de développer ce miracle technologique, Jaume et Costanza ont créé les Biel Smartgaze.
Les « lunettes intelligentes » de Biel utilisent une combinaison innovante de technologies mêlant vision 3D, intelligence artificielle et réalité augmentée. Une association qui va permettre d’adapter la réalité à la vision résiduelle du patient.
Des lunettes qui adaptent la réalité à la vision résiduelle du patient
Les lunettes sont composées de 3 modules qui apportent le correctif nécessaire.
Le module de capture scanne le champ visuel de l’utilisateur.
Le module de traitement où, grâce à un processeur, un algorithme analyse les informations pour renvoyer des signaux au module d’affichage.
Enfin, un module d’affichage adapte l’image à la vision résiduelle du patient en signalant les obstacles via des signaux graphiques que l’utilisateur peut percevoir.
Une technologie qui s’adapte à chaque personne, à sa pathologie propre et à l’évolution de celle-ci.
Elle permet de plus d’améliorer la qualité de vie des patients malvoyants afin qu’ils puissent vivre avec leur pathologie. Afin qu’ils puissent, presque naturellement, assurer un emploi ou vivre une relation normale avec leur entourage social.
D’où un impact crucial sur la psychologie de l’individu, mais aussi sur sa vie professionnelle et sociale. Avec, évidemment, une plus grande autonomie qui va renforcer sa confiance en lui.
Alors certes, les lunettes Biel ne soignent pas ces maladies visuelles, mais elles offrent aux patients de tous âges une nouvelle vie inespérée.
Enfin, le coût à l’achat de ces lunettes révolutionnaires reste encore très élevé (4 900 €). Mais y-a-t-il un prix pour changer sa vie et lui donner une toute autre dimension ? Lancées dans un premier temps en Espagne et au Danemark, elles ne devraient pas tarder à faire renaître l’espoir dans toute l’Europe.