Les confinements successifs, déclenchés un peu partout à cause de la crise sanitaire, ont considérablement amélioré la qualité de l’air un peu partout dans le monde. Y compris chez les pays les plus pollueurs ! Une amélioration qui n’est que temporaire et qui sera remise en question si l’on ne profite pas de ces constations pour changer nos comportements.
Les confinements ont spectaculairement amélioré la qualité de l’air partout dans le monde
Chacun d’entre nous a pu en faire l’expérience, et ce dès le premier confinement, il y a un an de cela. Il est maintenant indiscutable que l’arrêt total ou partiel des activités humaines, industrielles comme domestiques, a un eu un effet spectaculaire sur la qualité de l’air dans le monde entier. Si les bienfaits du premier confinement ont sans doute été bien plus notables, ils ont mis en exergue l’impact de notre activité sur notre propre qualité de vie.
Ainsi, dans un récent rapport sur la qualité de l’air dans le monde en 2020, la société IQAir a mis en lumière l’impact réel des confinements liés au COVID-19, en prenant pour base d’analyse les changements de comportement sur la pollution mondiale par les particules fines (PM 2,5).
De cette manière, l’étude a établi que 84% de tous les pays surveillés ont pu constater une amélioration notable de la qualité de l’air grâce aux confinements et à l’arrêt des activités industrielles.
Et cette progression par rapport à 2019 touche toutes les grandes villes mondiales comme Pékin (-11% de particules fines), Chicago (-13%), Dehli (-15%), Londres (-16%), Paris (-17%) ou encore Séoul (-16%).
Il est à noter que l’Inde et la Chine, les deux pays les plus pollués de la planète, ont respectivement constaté une amélioration de la qualité de l’air pour – respectivement – 63% et 86% de leurs grandes villes. Même si ces dernières restent toujours dans les 100 villes les plus polluées au monde.
D’encourageantes nouvelles qui risquent d’être balayées avec la reprise
Même si la preuve éclatante que nous pouvions agir sur la pollution a été faite, il ne peut être ignoré que les efforts consentis l’ont été « à marche forcée ». Le COVID-19 ayant touché l’ensemble de la planète en même temps, et ayant entraîné des actions mondiales simultanées. Mais, malheureusement, ces résultats ne relevaient pas d’un plan mondial commun à tous les pays pour améliorer la qualité de l’air et réduire l’impact des PM 2,5.
Et, comme le craignait Frank Hammes, PDG d’IQAir, au moment de la présentation du rapport, « en 2021 nous verrons probablement une augmentation de la pollution de l’air due à l’activité humaine, encore une fois ».
Toutefois, il espère que « ce rapport soulignera que des mesures urgentes sont à la fois possibles et nécessaires pour lutter contre la pollution atmosphérique ». La « plus grande menace pour la santé environnementale au monde » et qui impacte directement sur le réchauffement de la planète.
Et si personne n’est finalement dupe de ces chiffres tout de même porteurs d’espoir, d’aucuns craignent même une reprise violente de la consommation de combustibles fossiles… quand tout cela sera derrière nous et qu’il s’agira de relancer l’économie mondiale.
Des bienfaits d’une crise qui doivent devenir des objectifs pour les États
En revanche, il s’agirait pour beaucoup d’analystes et de militants que les États s’emparent de ces constats positifs pour réellement influer sur leurs politiques environnementales. Et l’on a vu des pays qui ont profité de cette période pour changer de braquet dans leur politique verte ou encore redoubler d’efforts.
De fait, cette étude présente des résultats qui devraient durablement inspirer les gouvernements.
C’est ce que clame évidemment Avinash Chanchal, militant Greenpeace Inde, quand il déclare que « pour constater de réelles améliorations à long terme de la qualité de l’air, les gouvernements doivent donner la priorité aux sources d’énergie propres telles que l’éolien et le solaire et promouvoir des transports à faible coût, neutre en carbone et accessibles ».
Bref, une transition vers des énergies vertes et des transports propres qui impacteraient aussi la santé de la population, réduisant de fait les coûts liés.
Et c’est également dans ce sens que va Lauri Myllyvirta, analyste principale au Center for Research on Energy and Clean Air (CREA), qui a activement participé à l’étude. Pour elle, « cette amélioration de la qualité de l’air a permis de d’éviter des dizaines de milliers de décès dus à la pollution de l’air ». Tout en concluant qu’en « passant à une énergie propre et à des transports propres, nous pouvons réaliser les mêmes réalisations de manière durable ».
Et si les gouvernants du « monde d’après » – que l’on nous vend depuis un an – prenaient ce pari pour objectif ?
Certains pays ont arrêté de parler d’énergie verte pour en produire, et si l’on s’en inspirait un peu…
Source : IQAir