Il serait difficile de commencer la semaine sans évoquer les élections américaines. Certes, le rideau n’est pas encore définitivement tombé tant que le président sortant n’aura pas reconnu sa défaite. Mais les résultats de ce scrutin auront tout de même confirmé une tendance amorcée lors des élections de mi-mandat : l’ouverture du Congrès aux femmes, aux minorités et à la diversité.
Les élections américaines de toutes les premières
Si l’on tient compte des résultats quasiment confirmés et validés par tous (sauf par Donald Trump et ses partisans), ces élections américaines auront été celles de toutes les premières.
Ainsi, le 46e président des États-Unis d’Amérique, le démocrate Joe Biden, serait élu avec le chiffre record étourdissant de 74,5 millions de voix. Soit 5 millions de plus que le record précédent détenu par Barack Obama ! Côté perdant, Trump échoue tout de même en comptabilisant 7 millions de votes en sa faveur de plus… que lorsqu’il avait gagné en 2016 ! Une mobilisation qui lui aurait permis de remporter n’importe quelle élection américaine depuis 1944…
Si les Américains n’ont donc pas manqué leur rendez-vous avec ces élections 2020, ils ont donc élu le plus vieux président – mais très expérimenté – de toute l’Histoire des États-Unis. A 77 ans, Joe Biden dépasse donc son prédécesseur, qui avait 70 ans au moment de son élection.
L’avènement de Joe Biden entraîne une autre première encore plus marquante. La nomination au poste de Vice-Présidente de Kamala Harris, 56 ans, première femme de l’Histoire à accéder à ce poste. Ce qui pourrait faire d’elle, dans 4 ans, la première femme présidente des États-Unis. Ancienne procureure tenace, d’origine indo-jamaïcaine, elle avait également été la première femme, de couleur de surcroît, à diriger les services judiciaires de Californie.
A elle seule, elle représente aussi l’élan populaire qui a donné un coup de neuf au Congrès Américain.
Le Congrès s’ouvre aux femmes et aux minorités
Toutefois, l’élection présidentielle n’était pas le seul enjeu. En effet, les urnes devaient aussi désigner les nouveaux entrants au Sénat et à la Chambre des Représentants. De fait, les résultats des votes ont ouvert les portes du Capitole aux femmes, aux Amérindiens, aux Latinos et aux membres de la communauté LGBTQ. Un vent de renouveau et de diversité historique, qui vient confirmer la nouvelle ère dans laquelle entrent les États-Unis.
Une période nouvelle qu’avaient déjà amorcée les votes de mi-mandat, en novembre 2018. Une « vague rose » avait alors déferlé sur le Congrès avec les élections de l’iconique Alexandria Ocasio-Cortez, Barbara Lee, Annie Kuster ou encore Jan Schakowsky. Elle portait alors à 117 le nombre de femmes à siéger au Congrès, dont 42 issues de minorités et 3 membres de la communauté LGBT.
Si ce phénomène avait alors plus particulièrement nourri les Démocrates que les Républicains, cette élection présidentielle a montré que la vague emportait dorénavant les deux partis.
Ainsi, la démocrate Deb Haaland – l’une des premières Amérindiennes élues au Congrès -, Teresa Leger Fernández, Yvette Harel, Cori Bush ou Cynthia Lummis, entre autres, ouvrent les portes aux femmes et aux minorités.
Confirmant par la même occasion la fameuse théorie de la « falaise de verre » des britanniques Michelle Ryan et Alexander Haslam, voulant que les femmes auraient tendance à supplanter les hommes en période de crise.
La diversité enfin invitée par la démocratie
Enfin, ce scrutin aura également fait la promotion de la diversité avec l’élection, à New York, de Ritchie Torres et Mondaire Jones, issus des minorités et membres de la communauté LGBT.
Au même moment, l’État du Delaware élisait pour la première fois au Sénat une candidate transgenre, la charismatique Sarah McBride. Alors que les États du Vermont et du Kansas élisaient de leurs côtés deux représentantes transgenres pour siéger à la Chambre des Représentants. Toutes démocrates certes, mais personne ne pourra nier que les mentalités changent… même chez les Républicains !
Et si on se faisait un petit rappel en musique pour finir ? Histoire de se dire que « les temps sont en train de changer » ?