Pour lutter contre la morosité des étudiants, renforcée encore par un contexte lourd, l’Université de Bristol (Royaume-Uni) a décidé de prendre le blues à la racine en créant des cours de « Science du Bonheur », intégrés au cursus de première année et qui comptent dans leur note finale. Des cours qui ont changé la vie des jeunes gens qui les suivent…
À l’Université de Bristol, des cours de « Science du Bonheur » au secours des étudiants de première année
On connaissait surtout Bristol, cette ville du sud-ouest de l’Angleterre, pour être le berceau du trip hop et de groupes comme Massive Attack. Ou encore comme étant la ville d’origine du mouvement britannique du Street Art, emmené par Banksy. Peut-être va-t-elle devenir une nouvelle source d’inspiration grâce à son université…
On rabâche sans cesse que nous vivons une époque certes historique, mais particulièrement éprouvante pour toutes et tous. Consignes sanitaires, confinements à répétition, privation de nos bonnes vieilles habitudes épicuriennes, la période n’est certainement pas propice à la joie et à l’espoir en un futur radieux.
Toutefois, et sans doute inspirée par les efforts éducatifs pour rendre les gens plus heureux de l’Université américaine de Yale, ou encore ceux de différents pays comme le Danemark (qui s’y connaît en bonheur !) pour inspirer les jeunes à « mieux vivre ensemble », l’Université de Bristol a décidé de lancer des cours de « Science du Bonheur » pour ses étudiants de première année.
Cette nouvelle « discipline », lancée dès 2019 – donc avant même la pandémie -, venait en réponse à un constat de hausse inquiétante de problèmes de santé mentale chez les élèves britanniques, selon le Guardian.
Une discipline en deux temps pour apprendre et goûter au bonheur
Un nouveau cours universitaire, étalé sur 3 mois, qui est en fait rythmé en deux temps.
Le premier, purement théorique, développe auprès des étudiants l’aspect psychologique et neuroscientifique du thème : « Qu’est-ce que le bonheur ? Comment arrive-t-il ? Et où peut-on le chercher ? »
Après cette acquisition théorique du concept de bonheur, le deuxième temps ouvre les portes à la pratique. Et il s’agit alors pour chaque étudiant de se mettre en situation : réaliser un acte de gentillesse, parler à un étranger, savourer une expérience, être plus sensible aux bonnes choses de la vie et à entretenir leur optimisme.
De même, lors de « hubs du bonheur » avec des étudiants plus âgés, ce volet pratique les amène à réfléchir sur l’impact des réseaux sociaux sur leur bien-être et sur leur capacité à vivre « avec » les autres. Enfin, chaque étudiant se doit de « consigner ses réflexions sur sa santé mentale dans un journal en ligne, chaque semaine ».
Autre nouveauté en la matière : aucune évaluation ne sanctionne cette unité de valeur. Pas d’examen, donc pas de stress, les étudiants se voient automatiquement accorder la validation de la discipline. Ce qui ne peut qu’être engageant pour une participation active et décomplexée.
Un impact immédiat sur le moral des étudiants
Évidemment, l’Université de Bristol a mis en place des études pour évaluer l’efficacité de cette nouvelle unité de valeur, pour le moins expérimentale.
La première promotion de 2019 (soit antérieure à la pandémie) avait affiché une « santé mentale significativement meilleure que celle du groupe témoin ». Si les élèves constituant la deuxième promotion (débutant aux débuts de la pandémie) « ne sont pas sentis plus heureux que le groupe témoin, ils ont toutefois été jugés plus résilients ».
Il n’en reste pas moins un constat scientifique significatif : la plupart des 1 000 étudiants qui ont suivi ce cours jusqu’à aujourd’hui ont clairement manifesté qu’ils se sentaient mieux.
Une initiative à peut-être creuser en France…
À l’heure où les étudiants ne cessent d’afficher leur désarroi et leur détresse face à l’isolement et au manque relationnel.
Source : The Guardian