Annulé en raison du contexte sanitaire, l’emblématique carnaval du Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans ne verra donc pas les incroyables chars arpenter les rues de la plus française des villes américaines. Mais une initiative originale a transformé les maisons de certains habitants pour fêter Mardi Gras d’une manière différente…
À la Nouvelle Orléans, le COVID-19 a eu raison du carnaval, mais pas de Mardi Gras
Rio de Janeiro, Venise, Barranquilla…
L’épidémie de COVID-19 a eu raison de tous les plus grands carnavals du monde cette année.
À la Nouvelle-Orléans, la plus française et la plus jazzy des villes américaines, le couperet est tombé quand la maire LaToya Cantrell a annoncé que le carnaval et son célébrissime Mardi Gras (dont le nom est souvent substitué au mot « carnaval » aux États-Unis) n’auraient pas lieu cette année.
Mais c’était sans compter sur l’attachement des Néo-Orléanais à leurs traditions et à leur incontournable « Mardi Gras », consécration orgiaque du Roi Rex.
Pas de carnaval, de défilés et de liesse populaire cette année ? Qu’à cela ne tienne !
Megan Bourdreaux, une habitante de 38 ans, s’est donc mise en tête d’honorer tout de même Mardi Gras en décorant sa maison comme un char de défilé, coloré et grandiloquent. Histoire de montrer aux passants que l’esprit du Roi Rex ne capitulerait jamais devant le virus !
Les maisons décorées comme des chars de parade
Reprenant l’idée de Megan Boudreaux, des centaines d’habitants puis des milliers lui ont emboîté le pas dans un acte de défiance envers l’épidémie. Alors que le défilé de Mardi Gras aurait dû se dérouler aujourd’hui, ce seront en fait entre 3 000 et 4 000 maisons qui, ornées des traditionnelles couleurs du carnaval (vert, violet et doré) officieront comme chars de parade et encadreront les rues de la ville.
Que ce soit par le biais de décos « faites maison » ou assurées par des professionnels, les maisons de Saint Charles Avenue, Canal Street et du Quartier Français devraient proposer un spectacle assez délirant.
Un sublime et original décor où déambuleront des dizaines de milliers de passants qui, masques sur le nez et à bonne distance les uns des autres, profiteront de ce Mardi Gras un peu spécial.
Comme l’assène Jay H. Banks, conseiller municipal, « en aucun cas Mardi Gras n’est mort, cette année il sera juste différent ». Lui qui a décoré sa maison aux couleurs et aux icônes du Zulu Social Aid & Pleasure Club, l’un des principaux « krewes » (confréries communautaires, organisatrices des défilés) dont il est le président.
Même si le plus célèbre carnaval des États-Unis, importé de France en 1699, n’aura pas le même bénéfique impact économique sur la ville que de coutume, il aura tout de même permis de garder intact l’esprit du Roi Rex et de son Mardi Gras.
Et comme le clame Megan Boudreaux, « vous pouvez annuler tous les défilés, mais vous ne pouvez pas annuler les défilés de Mardi Gras ».