La fondation Benediktas Gylys a créé et développé Portal. Un portail entre Vilnius (Lituanie) et Lublin (Pologne), distantes de 600 kilomètres. Rassurez-vous, on ne parle pas encore de téléportation d’êtres humains mais de rapprocher les gens par la technologie.
Portal : un portail virtuel pour rapprocher les citoyens du monde
Avant toute chose, soyons clairs ! Il n’est pas ici question du mythique jeu vidéo Portal, où vous devez vous téléporter à travers des centaines de salles afin de remplir différentes missions.
Nous ne sommes pas non plus dans un film de science-fiction. Et nous ne vous annoncerons pas non plus l’invention d’une machine (sans doute financée et développée par Elon Musk) qui vous permettra d’ici l’été de vous téléporter sur votre lieu de villégiature, la Lune ou encore Mars. Pas encore tout au moins…
Mais nous n’en sommes pas très loin tout de même, puisque la fondation Benediktas Gylys a créé et développé deux portails interactifs qui permettent de relier deux villes en temps réel.
En l’occurrence, ce sont les villes de Vilnius (Lituanie) et de Lublin (Pologne), distantes de 600 kilomètres, que la fondation a choisies pour participer au projet Portal. Chacune recevant un portail dans un lieu emblématique de la ville.
De forme plutôt futuriste évidemment, ces portails – que les décorateurs de Stargate n’auraient pas désavoués – permettent de voir en direct ce qu’il se passe dans l’autre ville.
Ainsi, le portail trônant devant la gare de Vilnius permet de voir en direct ce que font les passants dans le parc central de Lublin, et vice versa. Le tout en temps réel et à 600 kilomètres de distance !
Pas de magie dans tout ça mais de la technologie. Au service d’une noble cause, bien plus grande que la seule prouesse technique.
Une prouesse technologique pour réduire les distances et réunir les gens
En fait, ces deux portails sont équipés d’un écran géant et de plusieurs caméras HD, très discrètes, qui permettent la captation et la diffusion simultanée des images.
Une sorte de « pont numérique », comme aime à le présenter Benediktas Gylys, président de la fondation. Une passerelle virtuelle dont la fonction n’est pas que spectaculaire, mais répond à des préoccupations plus philosophiques.
Comme le souligne Gylys, le projet arrive à un moment où « l’humanité est confrontée à de nombreux défis potentiellement mortels ». Outre la crise sanitaire bien sûr, et l’isolement qu’elle a entraîné, « la polarisation sociale, le changement climatique ou les problèmes économiques » sont autant de fléaux auxquels nous avons du mal à répondre.
Après en être arrivé à la conclusion que leur origine n’était pas due à « un manque de brillants scientifiques, d’activistes, de dirigeants, de connaissances ou de technologies », Gylys et son équipe en sont venus à mettre des mots sur les véritables maux.
Ainsi, ils en sont arrivés à la conclusion que ce sont « le tribalisme, le manque d’empathie et une perception étroite du monde, qui se limite souvent à nos frontières nationales » qui nous envoient droit dans le mur.
Ils ont donc décidé d’y creuser un portail numérique pour relier des gens éloignés par la distance, mais plus par l’image. Une manière conceptuelle de recréer un monde sans frontière pour s’ouvrir aux autres au lieu de se cloîtrer dans son espace immédiat et faussement protecteur.
Dorénavant, il est donc possible pour les passants de Vilnius de saluer les passants de Lublin. Chacun pouvant s’envoyer des messages par pancartes ou par gestes interposés.
Bientôt, deux nouveaux portails s’ouvriront entre Vilnius et Reykjavik, puis entre Vilnius et Londres.
En attendant de pouvoir enfin se téléporter et faire connaissance pour de bon…
2 commentaires
Cette idée de « portail » est très intéressante et devrait être utilisée pour redynamiser les relations entre villes jumelées. Les jumelages tels qu’ils ont été pensés après la seconde guerre mondiale sont tombés dans l’oubli, devenus presque ringards alors qu’ils pourraient être d’une grande importance s’ils unissaient non plus les élus locaux mais les structures civiles, culturelles et universitaire notamment.
Excellente idée ! Cela pourrait en effet être une belle fenêtre mutuelle ouverte sur les deux villes, en permanence.