Faute de pouvoir faire du ski pendant les vacances, et si vous vous lanciez dans le Snow Art ? Ces oeuvres géométriques gigantesques que vous pouvez créer simplement en… marchant ! Ah oui, et il vous faut aussi avoir le compas dans l’oeil et un minimum de patience…
Le Snow Art : faire d’un champ enneigé une oeuvre d’art
Les enfants sont en vacances, peut-être l’êtes-vous aussi, et vous vous tâtez toujours d’aller dans les stations, faute de pouvoir dévaler à toute berzingue vos pistes noires préférées.
Et si, exceptionnellement, vous mettiez un peu de côté vos skis et vos bâtons pour vous adonner à une autre forme de communion avec la montagne. Beaucoup plus zen, apaisante et artistique. Pourquoi ne pas vous lancer dans le Snow Art ?
Le principe en est simple : vous trouvez un champ plutôt plat et enneigé, et vous y dessinez, en marchant, des figures géométriques ou, si vous avez vraiment la fibre artistique, des motifs voire un portrait.
Alors bien sûr, de plain pied cela risque de ne pas donner grand chose. Mais si l’emplacement de votre champ vous permet de prendre un peu de hauteur, ou si vous êtes accompagné(e)s d’un drone, alors peut-être pourrez-vous profiter de votre oeuvre et l’immortaliser. Car ce qui est sûr, c’est que le Snow Art est par définition un art éphémère. Même si, en montagne, votre dessin monumental peut survivre plusieurs jours si la météo est clémente.
Attention, ce n’est pas une blague, le Snow Art est vraiment considéré comme un art, et comme toute discipline créatrice il a ses maîtres.
Et l’anglais Simon Beck est indubitablement l’un des plus grands.
Simon Beck, le précurseur
Cartographe de formation, écolo dans l’âme, passionné de montagne et de la pratique des raquettes, l’anglais Simon Beck est indéniablement l’un des précurseurs du Snow Art et l’un de ses fidèles les plus productifs.
Auteur de plus de 200 oeuvres éphémères depuis ses débuts, en 2004, il a jeté son dévolu sur la station française des Arcs (73) où il « peint » le plus souvent. Avec ses pieds certes, mais aussi avec sa tête.
En effet, s’il marche souvent des kilomètres pour trouver le bon « spot », une fois trouvé il s’agit de marcher encore, parfois pendant toute une journée, pour tracer ses oeuvres monumentales dans 30 centimètres de poudreuse.
Une démarche artistique qu’il ne peut pas dissocier de son engagement écologique, rendant un vibrant hommage à sa « toile vierge » lorsqu’il confiait à Savoie Mont Blanc que « ce décor majestueux est intimement lié au climat et à notre activité ». Avant de clamer qu’il « mérite nos efforts pour lutter contre le réchauffement climatique, pour accueillir des énergies propres et préserver ces paysages enneigés, somptueux dans leur cadre naturel ».
Janne Pyykkö, l’approche collective du Snow Art
Plus au nord, en Finlande, on trouve un autre adepte du Snow Art qui développe une autre approche de son art pour le rendre plus collectif.
Ainsi, Janne Pykkö, consultant en informatique, a créé le week-end dernier à Espoo, dans la banlieue d’Helsinki, une oeuvre phénoménale de plus de 160 mètres de diamètre dans la fraîche neige d’un terrain de sport.
Ici, pas besoin de champ en haute altitude, et surtout une démarche un peu différente de celle de Simon Beck.
En effet, si Janne Pyykkö avait préalablement tracé son motif sur ordinateur, il ne l’a pas réalisé seul. Bien au contraire, il en a fait une oeuvre collective en faisant appel à des volontaires au sein d’un groupe d’amateurs de raquettes, en leur proposant simplement de « faire quelque chose de beau ».
Munis de cordes pour tracer des cercles parfaits et respecter le motif dessiné sur une carte, ils ont ensuite marché pendant 3 heures « en rigolant » par une température de -10 degrés. Si tous ne comprenaient pas forcément ce qu’ils étaient en train de faire, surtout vu du sol, le résultat depuis un drone les a soufflés… et encouragés à recommencer !
Ainsi qu’en témoigne Janne Pyykkö quand il déclare que « comme les gens sont si enthousiastes, je pense qu’il y aura de nouveaux dessins dans la neige dans les semaines à venir ».
Alors vous voyez ? Même sans vos skis et vos bâtons, vous pouvez communier avec la montagne et profitez de vos vacances pour marcher et lui offrir de beaux dessins éphémères, écolos et collectifs.
Allez ! À vos raquettes !