A l’occasion de son deuxième voyage spatial, cette fois-ci à bord d’une navette privée de SpaceX d’Elon Musk, le spationaute Thomas Pesquet sera le premier commandant français de la station spatiale internationale (ISS). Une première historique !
Thomas Pesquet, le premier spationaute français aux manettes de l’ISS
Depuis un an, la crise sanitaire nous visse bien au plancher des vaches. Pas de voyages, pas de fiestas, pas de raison de tirer des plans sur la comète et de s’évader un peu.
Est-ce le hasard calendaire des grands pays de ce monde, mais il n’empêche que nous n’avons pourtant jamais autant parlé d’espace, de lune et de planète rouge. Autant d’occasions de fixer à nouveau un peu plus loin que le bout de notre nez et de rêver un peu de voyages infinis et de reconquête spatiale.
De fait, le spationaute rouennais Thomas Pesquet va bientôt participer à cette invitation d’évasion avec son deuxième voyage spatial.
En effet, il est prévu qu’il décolle de Cap Canaveral, l’historique rampe de lancement de la NASA, le 22 avril, pour rejoindre la Station Spatiale Internationale (ISS) où, pour clore ses 6 mois de présence, il aura l’insigne honneur de devenir le premier commandant en chef français de la station pour ses 3 derniers mois (juillet, août, septembre).
Une grande première et un monumental honneur qui lui a été fait par l’Agence Spatiale Européenne (ESA), mais aussi par les autres agences partenaires de l’ISS (États-Unis, Russie, Japon et Canada) qui ont donné leur aval.
Ainsi, si un grand nombre de décisions resteront prises au sol, c’est à lui que reviendra la responsabilité des actions à entreprendre en cas de coup dur dans la station sur ses 3 derniers mois de présence.
La France et l’Europe honorées
Mais si les qualités d’astronaute de Thomas Pesquet sont évidemment au coeur de cette nomination, il n’en reste pas moins conscient qu’il la doit aussi à la place de la France et de l’Europe dans la course à l’espace.
« J’ai la chance d’être le premier Français aux commandes d’un véhicule spatial » confessait-il lors de la conférence de presse de l’ESA. Tout en sachant que c’est aussi « grâce à l’histoire, à la place de la France et de l’Europe dans les vols habités, c’est une reconnaissance pour tout le monde ». Et ce ne sont pas la participation de la France au récent succès de l’atterrissage de Perseverance sur Mars et à ses équipements, et l’implication de l’ESA dans le projet Gateway d’une ISS bis autour de Mars qui devraient affaiblir leurs positions.
C’est en tous cas la reconnaissance de l’apport européen et français dans la renaissance de la course à l’espace. Et il ne fait jamais trop de mal que de savoir que nous sommes à la pointe dans un secteur aussi concurrentiel !
Le voyage de toutes les premières
Si un Français commandant de l’ISS sera donc une grande première (il ne sera que le 4e européen à le devenir !), son deuxième vol spatial devrait inaugurer plusieurs autres « premières ».
Ainsi, et alors qu’il avait décollé depuis la rampe de lancement russe, Baïkonour, à bord d’une navette Soyouz en novembre 2016 pour sa première mission, c’est donc depuis la mythique base de Cap Canaveral (Floride) qu’il s’envolera vers l’espace le 22 avril.
Autre première : pour cette mission baptisée « Alpha », il voyagera à bord d’un vol privé avec la navette SpaceX d’Elon Musk ! Une première pour un Européen alors que ce ne sera que la deuxième fois que le bijou technologique de l’excentrique mais visionnaire milliardaire rejoindra l’ISS.
La capsule Crew 2 Dragon emmènera donc l’équipe de Thomas Pesquet, composée de 4 astronautes au total, pour relayer l’équipe Crew-1 qui arrivera au bout de ses 6 mois de mission dans la station. Mais lors de cette période de tuilage, la station spatiale devrait accueillir 11 personnes. Et tout ce beau monde aura visiblement encore du pain sur la planche, puisque plusieurs centaines d’expériences scientifiques les attendront à bord de l’ISS… et des sorties dans l’espace, évidemment, véritables cerises sur le gâteau !
Espérons tout de même que celles-ci, ajoutées à ses nouvelles responsabilités, laisseront à Thomas Pesquet le temps de prendre quelques photos.
Comme il avait pu le faire lors de sa première mission, « Proxima », nous offrant ainsi un témoignage inestimable de ce que l’on peut voir… de là-haut !
Avant peut-être réaliser son rêve… Fouler le sol de Mars !