À l’occasion de leurs Jeux Olympiques 2020, décalés d’un an à cause du COVID-19, les Japonais espèrent bien démontrer au monde leur savoir-faire en matière d’énergie verte. En alimentant l’intégralité de son village olympique par de l’hydrogène vert, ils montrent la voie d’un avenir plus écologique et plus propre. Un flambeau dont Paris a d’ores et déjà pris le relais pour 2024.
Tokyo 2020, un village olympique intégralement alimenté à l’hydrogène vert
Alors certes, tout ne tourne pas rond au divin royaume de l’Olympisme.
La compétition, déjà décalée d’un an, a été maintenue à marche forcée malgré l’épidémie de COVID-19. Les athlètes comparent le village olympique à un camp retranché où les contacts entre sportifs sont impossibles. Pire encore, la plus grande compétition sportive au monde se voit privé de public, ce dernier ayant été banni des tribunes. Bonjour l’ambiance… Et, enfin, notre icône nationale Teddy Riner s’est fait plier dès les quarts de finale en judo.
Bref, tout ne va pas pour le mieux. Mais il serait regrettable de passer sous silence l’effort consenti par le Japon pour faire de ces XXXIIes Olympiades une véritable vitrine d’innovation écologique.
En effet, afin de recevoir et de loger plus de 15 000 athlètes de plus de 200 pays, les organisateurs nippons auront été les premiers à baser leurs JO sur l’usage strict d’une énergie verte : l’hydrogène !
Ainsi, avec toute une flotte de véhicules à pile à combustible d’hydrogène, deux stades alimentés par ce biais et d’autres sites encore, c’est également l’intégralité de son village olympique qui se nourrit de cette énergie propre et renouvelable.
Souvent considérée comme l’énergie renouvelable la plus prometteuse pour les décennies à venir, l’utilisation d’hydrogène verte ne produit aucune émission polluante. Si ce n’est de la vapeur d’eau, elle-même recyclable et utilisable pour l’agriculture !
Le Japon, à la pointe de la recherche sur l’hydrogène vert
Même si tout n’a pas toujours été rose pour le Japon dans le développement de cette énergie propre, il fait aujourd’hui figure de référence dans son utilisation domestique à grande ampleur. Devenu la première nation à mettre en place une stratégie nationale sur l’hydrogène avec des investissements XXL, il a construit l’une des plus grandes usines de production d’hydrogène dans le monde.
Et c’est tout naturellement qu’il profite de ses Jeux Olympiques, même dans un contexte très particulier, pour démontrer au monde son savoir-faire. Et montrer la voie…
Comme le précise Marie Sallois, directrice du développement durable au Comité International Olympique (CIO), « avec leur portée et leur visibilité immenses, les Jeux Olympiques sont une excellente occasion de démontrer des technologies qui peuvent aider à relever les défis d’aujourd’hui ». Des défis tels que le changement climatique.
Ainsi, le village olympique est devenu la première infrastructure à grande échelle tokyoïte. Ses piles à combustible à hydrogène alimentent l’ensemble des athlètes aussi bien en lumière, en chauffage et en eau chaude. Que ce soient les dortoirs comme les cafétérias.
À la fin de la compétition, ce village deviendra un ensemble d’appartements à hydrogène. Un véritable quartier avec une école et un centre commercial. Le tout intégralement alimenté en énergie propre.
Et si l’Euro 2020 de football avait été une gabegie écologique, il semblerait que l’esprit olympique ait les idées plus claires à ce sujet. Et Marie Sallois d’insister sur le fait que « la présentation de l’hydrogène à Tokyo 2020 n’est qu’un exemple de la façon dont ces Jeux contribueront à cet objectif ».
Un message bien reçu par les organisateurs des Jeux Olympiques 2024 qui se dérouleront à Paris !
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 reprendront le flambeau
Un flambeau écolo dont Paris 2024 prendra le relais après avoir placé le développement durable au coeur de sa candidature.
Outre l’engagement de réduire de moitié les émissions de CO2 liées à une telle organisation, Paris 2024 s’est engagé à devenir « le premier grand événement sportif à contribution positive pour le climat ».
En utilisant 95% de sites déjà existants, la Mairie de Paris et ses partenaires se sont engagés à construire le moins possible. Ceci dans le but de réduire considérablement l’impact carbone de la préparation. Ainsi, l’organisation ne construira que les villages olympiques et paralympiques sur la base « d’écoquartiers du futur ». De même qu’un centre aquatique dans un département plutôt défavorisé en ce genre d’équipement.
Ainsi, le projet olympique priorisera les solutions d’énergie 100% renouvelable pour ses sites, l’économie circulaire, le développement des modes doux pour une mobilité propre. La Ville de Paris apportera aussi son écot. Passage aux véhicules électriques, aux taxis à hydrogène voire aux taxis volants durables pour emmener les spectateurs sur les sites.
Qu’on se le dise, l’Olympisme semble avoir choisi de se projeter dans un avenir propre et durable pour tous. A contrario de certaines fédérations internationales où le sport reste désespérément lié aux recettes et autres retours sur investissement.
Alors, même si ces JO 2020 vous laissent un goût bizarre, ne les boudez pas trop. Ils auront au moins eu l’ambition d’être éthiques et durables. Ça ne vaut peut-être pas encore la médaille d’or, mais au moins l’argent…