Les tortues Luth sont les plus grandes tortues marines dans le monde. Elles sont en voie d’extinction dans toutes les mers du globe. Mais après une réapparition en Thaïlande du fait de l’absence de touristes liée à la pandémie, un nouveau nid a été découvert en Equateur ! Et la question est suffisamment importante pour que même le Ministère de l’Environnement s’en occupe !
Un nid de tortues Luth découvert en Equateur et c’est un événement
La tortue luth, alias Dermochelys coriacea, est la plus grande espèce de tortue marine au monde, pouvant atteindre plus de 3 mètres et un poids d’une tonne. Elle vit dans les eaux tempérées des océans. Figure emblématique de l’art populaire et de certaines civilisations, elle est pourtant classée « vulnérable » au niveau mondial, avec deux alertes de risque d’extinction totale dans le Pacifique et dans l’Océan Indien.
Si la pandémie et l’absence forcée de touristes les avaient fait réapparaître sur 11 sites de pontes en Thaïlande, la prévision de sa disparition prochaine restait toutefois très plausible. Le nombre de ses spécimens mais aussi de ses lieux de ponte ayant chuté un peu partout dans le monde.
La faute à qui ? A la pollution des eaux en premier lieu, où les tortues Luth confondent souvent les sacs plastiques avec les méduses. Mais les filets de pêche et la chasse aux oeufs ont aussi fait leur oeuvre pour quasiment décimer l’une des plus incroyables espèces de la planète.
Autant dire que le nid découvert récemment dans la province de Manabi, dans l’ouest de l’Équateur, est devenu une affaire d’état. Même le Ministère de l’Environnement s’est engagé à faire le maximum pour protéger ce site se ponte et mener à celle-ci à terme.
Un nid porteur d’espoir
On comprend l’inquiétude et l’investissement du ministère équatorien quand on sait qu’on avait déjà découvert deux lieux de ponte, en 2015 et 2017. Mais aucun oeuf sur les deux sites n’avait finalement éclos, renforçant encore un peu plus l’inquiétude autour des Dermochelys coriacea.
Paco Castro, membre du Ministère de l’Environnement, avoue qu’en cas de succès de l’éclosion dans les deux mois à venir, « cet événement serait considéré comme historique, car cette espèce est très spéciale en raison de son état de vulnérabilité ».
Et l’État s’est mis en branle pour favoriser l’éclosion des oeufs, dont il tient le nombre secret pour le moment. Des agents, en collaboration avec la Fondation Contamos Contigos Ecuador et la CIT (Convention interaméricaine pour la protection et la conservation des tortues marines) ont établi une zone et un protocole de protection du nid, espérant cette fois-ci que le processus d’incubation ira à son terme.
Résultat d’ici une soixantaine de jours, en espérant avoir le bonheur de découvrir plusieurs centaines de petites tortues luth qui viendront redonner un peu d’espoir quant à la survie de l’espèce.