Il était une fois dans la Drôme, 30 tonnes de tomates…
Comme dans toutes les belles histoires, commençons par les conventions d’usage…
Il était une fois dans la Drôme (26)… Gaël Blard, un jeune maraîcher bio installé dans la localité de Montmeyran, petit village de 3 000 âmes de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Comme souvent pour des producteurs comme lui, il doit passer par des coopératives ou des industriels pour vendre ses produits. Et ce devait être le cas des 30 tonnes de tomates encore au champ, pas encore récoltées. Elles étaient destinées à la transformation en coulis ou en concentré chez un industriel qui les lui achètent habituellement.
Or, en ces temps économiquement, sanitairement et socialement troubles, ledit industriel n’a finalement plus voulu des tomates, qu’il juge trop mûres en cette fin de saison.
Des tomates trop mûres qui allaient donc être destinées à pourrir sur pied, dans le champ.
Sauf que Gaël Blard a de la ressource…
Un producteur qui cultive aussi les réseaux sociaux
Non content d’être un jeune agriculteur encore plein de peps et qui ne se laisse pas abattre, Gaël Blard est aussi un homme de son temps et reste très actif les réseaux sociaux !
Que ce soit sur son compte Facebook ou sur sa chaîne Youtube (près de 55 000 abonnés, excusez du peu !), il n’hésite pas à présenter son métier, ses difficultés et ce qui fait sa vie.
Pour ne pas gaspiller ses 30 tonnes de tomates bio (et toutes ces heures de travail), c’est donc avec beaucoup de générosité, d’ingéniosité et de réactivité qu’il a publié sur Youtube une vidéo enjoignant qui voulait à venir se servir gratuitement et « les récolter sur la parcelle », en libre service.
L’occasion de se faire une petite sortie nature en famille ou entre amis pour ramasser des tomates, « pour des associations » ou autre.
Qui sème la générosité récolte le succès
Avec plus de 311 000 vues de la vidéo et 1 400 partages de l’information sur Facebook, la proposition a déferlé sur le web.
Selon Gaël Blard, « il y avait dès 14h une cinquantaine de personnes qui ont défilé ensuite jusque dans la nuit », en une impressionnante procession qui a écoulé le stock en moins de 24 heures.
Un résultat qui a semble-t-il comblé l’agriculteur qui s’est dit « super content qu’au final [ses] tomates ne [soient] pas gaspillées, ça a profité à beaucoup de monde, c’est génial« .
À certaines mauvaises langues qui l’accusent dans les commentaires de ses publications d’avoir voulu se faire de la pub, nous pourrions aisément leur rétorquer qu’il n’y a pas de mal à rendre la générosité un peu populaire. Et il suffit de lire les centaines de messages de remerciements et de félicitations qui lui sont adressés pour s’en convaincre.
C’est en tous cas la preuve que cette qualité n’est pas encore complètement perdue. Et nous ne pouvons que remercier Gaël Blard de l’avoir remise au goût du jour, en même temps que ses tomates !