Jean-Yves Glumineau, patron de l’entreprise de vitrage TIV, a choisi de partir en retraite en faisant un beau cadeau à ses 150 salariés. Il leur a reversé 2,68 millions d’euros, soit une partie de la vente de l’entreprise, pour les remercier d’avoir contribué à sa réussite pendant 18 ans.
Un patron prend sa retraite en faisant un beau cadeau à ses 150 salariés
Qu’on se le dise, l’image du patron en France n’est pas toujours facile à porter… Souvent taxés de « profiteurs du labeur des travailleurs », ciblés par quelques candidats à la prochaine élection présidentielle comme pourvoyeurs naturels et ultra-imposables des solutions providentielles du redressement économique du pays… On a souvent tendance en France à mettre dans le même sac « magnats du CAC 40 » et « chefs d’entreprise ». En oubliant la plupart du temps que, qui dit « patron » dit « salariés » donc « emplois ». Et que tous ne sont pas d’avides vampires ingrats, obsédés par la productivité à tout prix et par la rentabilité.
C’est pourquoi l’histoire de Jean-Yves Glumineau, patron de l’entreprise vendéenne de vitrage TIV, devrait redorer l’image de l’entrepreneur français.
En effet, Jean-Yves Glumineau rachetait TIV en 2004. Cette entreprise, spécialisée dans le vitrage isolant et située à Treize-Septiers (Vendée), comptait alors 60 salariés. 18 ans plus tard, c’est à plus de 150 collaborateurs que Jean-Yves Glumineau s’apprête à tirer sa révérence pour partir en retraite… après avoir multiplié par 5 le chiffre d’affaires de la société, passant de 7 à 35 millions d’euros !
Pourtant, et malgré la success-story de TIV, il a fait sien dès son arrivée le credo selon lequel « on n’est jamais rien tout seul », veillant à entretenir un rapport humain et familial avec ses collaborateurs. Une proximité et une simplicité qui ont soudé son effectif et son investissement tout au long de ces 18 ans d’aventure commune.
Aussi, alors que l’heure de la retraite a sonné pour lui et qu’il a choisi de revendre TIV au groupe DEVGLASS, partenaire de longue date, il a décidé de faire don d’une partie du montant de la vente à ses salariés. Soit 2,68 millions d’euros qui seront partagés entre ses 150 collaborateurs !
Une prime à la fidélité et à l’investissement
De fait, cet impressionnant partage se base non pas sur le niveau du salarié dans la société, mais sur son ancienneté. Soit 10 euros par jour travaillé, primant de cette manière la fidélité et la longévité de la collaboration. Ainsi, alors que la prime moyenne s’élèvera à 18 000 euros, les plus anciens pourront toucher jusqu’à 25 000 euros !
En réalité, cette prime à la revente trottait depuis longtemps dans la tête de Jean-Yves Glumineau, lui qui souhaitait récompenser la fidélité de celles et ceux qui avaient contribué à la success-story de la société.
Néanmoins, il regrette de ne pouvoir leur donner autant qu’il l’aurait souhaité, la loi sur le don étant lourdement assujettie aux charges salariales et patronales qui prendront finalement 60% de la somme totale. Des « taux confiscatoires et scandaleux sur le don » qui feront partie des prochains chevaux de bataille du futur retraité. Lui qui avait déjà interpelé le Sénat sur ce thème en 2019. En vain.
Malgré cela, cette reconnaissance du « patron » a évidemment ravi les salariés, anciens comme plus récemment entrés dans la société, très heureux de ce « cadeau de départ » inhabituel. Même si, par son geste, Jean-Yves Glumineau aimerait aussi inciter ses confrères chefs d’entreprise à l’imiter.
Une prime bienvenue qui ne pourra toutefois pas faire oublier aux 150 salariés de TIV qu’ils perdront aussi sans doute, le 27 février, un patron en or. Comme on aimerait en voir plus souvent…