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Visioconférences à répétition : L’Université de Stanford vous aide à les supporter !

par Bluebob
Marre des visioconférences à répétition ? L'Université de Stanford vous donne des trucs pour mieux les supporter !

A l’heure où le nombre de visioconférences a explosé exponentiellement à la pratique du télétravail, l’Université américaine de Stanford s’est penchée sur les effets néfastes de ce genre de réunions sur notre psychisme. Mieux, les résultats d’une étude nous donnent même des petits trucs à appliquer pour mieux vivre les « visios ».

Les visioconférences, la collaboration 3.0

Crise sanitaire aidant, de plus en plus de structures et de professionnels ont aujourd’hui – et depuis presque un an – recours au télétravail. Qui dit « travail à distance » induit « visioconférence ». Cette nouvelle pratique plus virtuelle, proposée par un nombre croissant de plateformes, remplace maintenant les réunions physiques et in situ.

Une manière inédite de collaborer qui s’est avérée être un recours indispensable depuis le mois de mars 2020. Un mode de travail dont la technologie a progressé plus vite que la confection des vaccins contre le virus, et qui a fait le succès – et la richesse – de sociétés jusque-là relativement discrètes comme Zoom (+ 369% du chiffre d’affaires en un an !), aujourd’hui leader incontesté d’un marché où toutes les grandes firmes se démènent.

Il faut dire que la pratique est simple, même si son apprentissage a provoqué en un an des situations incongrues que les réseaux sociaux n’ont pas manquées de mettre en lumière. Une pièce (relativement calme et isolée si possible), un ordinateur muni d’une webcam et d’un micro, votre plus beau sourire et le tour est joué !

Sauf que la visioconférence n’est pas sans risque, et que ses effets sur nous et sur notre psychisme ne sont pas neutres.

Les visioconférences, une manière de se réunir pas si naturelle que ça

Une récente étude de l’Université américaine de Stanford menée par le professeur en communication Jeremy Bailenson, s’est penchée sur les effets psychologiques de la multiplication des visioconférences.

Prenant plus particulièrement pour sujet d’étude la plateforme dominante, à savoir « Zoom », il a déterminé 4 conséquences néfastes qui contribueraient à ce que l’on appelle « la fatigue du Zoom ».

4 désagréments qui ont tous un lien direct, non pas avec l’application et sa technologie, mais avec son support monocentré (l’ordinateur) induisant de fait l’immobilité et la concentration excessive.

Des effets pervers auxquels l’étude propose aussi son lot de solutions.

4 problèmes majeurs détectés = 4 solutions à apporter

Un contact visuel excessif

Ainsi, en premier lieu, Jeremy Bailenson diagnostique le contact visuel excessif lors d’une « visio ».

Lors d’une réunion normale, nous aurions tendance à regarder, tour à tour, les différents intervenants et participants pour jauger leurs réactions. Tout en prenant des notes ou en regardant par la fenêtre.

Lors d’une visioconférence, notre regard épouse l’intégralité des participants sur un seul écran, en un seul plan terriblement exigeant pour nos yeux… et pour notre psychisme. Car on sait alors que ceux que nous regardons nous regardent aussi ! D’où l’augmentation du stress, encore amplifiée par la taille des écrans, les visages pouvant apparaître trop grands – ou trop petits – pour proposer un véritable confort d’échange.

A ce problème, Jeremy Bailenson propose une réduction de la taille de la fenêtre Zoom (ou autre plateforme) de manière à minimiser la taille des visages, et d’utiliser un clavier externe pour créer une sorte de barrière entre l’écran et vous. Une « bulle spatiale »…

Se voir constamment augmente le stress

Autre constat soulevé par l’étude : se voir en permanence pendant les visios est usant !

Il est vrai que de se voir constamment dans un petit carré, à côté et de la même taille que nos interlocuteurs, ajoute encore à la pression et au stress. Cet état n’étant de fait pas naturel !

Non seulement cela peut entamer notre assurance et l’estime de soi, mais c’est aussi une terrible épreuve critique que de « composer » en permanence pour contrôler l’image que nous renvoyons aux autres. Car rappelons que « ceux que je regarde me regardent ».

Comme Bailenson en témoigne, « c’est pénible pour nous, c’est stressant, et de nombreuses recherches montrent qu’il y a des conséquences émotionnelles négatives à se voir dans un miroir ». Hormis peut-être pour les Narcisse en puissance…

Pour résoudre ce problème, Bailenson propose que les utilisateurs qui le peuvent – selon la plateforme – usent de la possibilité de « masquer la vue de soi ». Le fait de ne plus se voir enlèvera un peu de pression et permettra un retour à un peu plus de naturel.

Devoir rester dans un cadre physique contraignant

Un autre élément particulièrement déplaisant est le fait de devoir rester dans un cadre visuel très contraignant. De fait, pour rester dans le cadre, vous êtes limité(e) à la zone de captation de votre caméra, en position frontale.

Or, lors d’une conversation téléphonique « normale », rien ne nous empêche de nous déplacer. Il en va de même lors d’une réunion « physique », lors de laquelle nous pouvons tourner la tête de tous côtés, voire nous lever, etc. Impossible lors d’une visioconférence où l’on doit rester « dans le champ », le mouvement étant donc défini et limité d’une manière non naturelle.

Or, comme le rappelle Jeremy Bailenson, les recherches attestent de plus en plus que « lorsque les gens bougent, ils fonctionnent mieux sur le plan cognitif ».

D’où la recommandation de bien choisir la pièce dans laquelle vous assisterez à la visioconférence, mais aussi votre environnement immédiat (bureau aménagé) et l’emplacement de votre caméra. De même, Bailenson ajoute qu’il est important de pouvoir, de temps en temps, éteindre sa caméra pour se donner « un temps de pause ». Pour cela, le casque bluetooth est vivement recommandé (par nos soins !) pour, après avoir coupé votre caméra, continuer à suivre la discussion tout en vous déplaçant à votre guise.

Devoir s’exprimer de manière plus appuyée

Enfin, la 4e et dernière source de fatigue lors d’une visioconférence est le fait de devoir s’exprimer de manière plus appuyée. Lorsque, lors d’une réunion « physique », nous sommes face à face, il est facile d’exprimer à nos interlocuteurs notre position, même de façon non verbale.

Or, cela est tout de suite beaucoup plus difficile lors d’un chat vidéo où nous devons appuyer chacun de nos gestes : lever le pouce ou exagérer un hochement de tête pour signifier notre adhésion. Il en va de même pour exprimer le doute ou le désaccord, sans en passer par le verbal direct, ce qui n’est pas toujours évident.

Pour Bailenson, ce nouveau mode d’expression induit une « charge cognitive supplémentaire qui utilise des calories mentales pour communiquer ». Donc plus de fatigue.

Là encore, il préconise l’arrêt temporaire de la caméra pour « une pause physique », histoire de ne plus être, pendant quelques minutes, « étouffé par des gestes qui sont perceptuellement réalistes mais dénués de sens sur le plan social ».

Les visioconférences, une nouvelle et éreintante manière de communiquer qu’il faut dompter

En clair, l’étude de Bailenson nous invite tout simplement à réapprendre à communiquer différemment avec un nouvel outil.

Un apprentissage qui doit nous conduire à adopter des règles communes et individuelles pour dompter les outils que nous mettent à disposition ces plateformes, et qui peuvent parfois peser sur notre état, qu’il soit physique (l’immobilité forcée, la fixité) ou psychologique (le regard des autres, la représentation sociale).

Savoir les utiliser sans en être prisonnier.

En espérant pouvoir revenir, un jour prochain, à un mode de réunion et de collaboration plus traditionnel et naturel.

C’était il y a un an à peine… Vous vous souvenez ?

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